samedi , 26 avril 2025
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La proposition d'ordonnance de la HAT modifiant la dénomination, l'organisation, le fonctionnement et les attributions des collectivités décentralisées est un prolongement d’un processus de coup d’Etat jusqu’à la base.

La HAT tente de décentraliser le coup d’Etat par une ordonnance

Les autorités de la transition tentent d’envahir les régions et les communes. Cette volonté de mettre la main sur les collectivités coïncide avec les préparatifs des échéances électorales que la HAT tente d’organiser au plus vite pour convaincre la communauté internationale d’un retour à l’ordre constitutionnel à Madagascar.

Le balbutiement des politiques en matière de décentralisation est à son apogée.  Le coup de force tenté par la HAT est toutefois sans précédents. Dans les 22 Régions et 1469 communes, l’institution créée par Andry Rajoelina veut instaurer de nouveaux organes.

Pour l’Assemblée délibérante, il y aura le Conseil régional de la Transition, le Conseil municipal de la Transition pour les communes urbaines, le Conseil communal de la Transition pour les communes rurales.

L’Autorité exécutive de la Transition va se déployer dans les collectivités. L’Autorité régionale de la Transition va diriger les Régions ; l’Autorité communale de la Transition sera à la tête des Communes. Cette autorité aura un président.

Exit donc les maires élus et leur mandat. Leurs attributions spécifiques seront confiées au Président de l’Autorité communale de la Transition. Une fois de plus, les tenants du régime de la transition veulent remplacer des élus par des personnes désignées.

Cette entorse au principe démocratique ne peut qu’être effective même si, les maires élus, à majorité du parti TIM, sont maintenus à la tête des communes et que seul leur mandat change. Ils deviendraient des représentants de l’Etat, voire de la Haute autorité de la transition et non plus des élus du peuple.

Cette réforme de la décentralisation de l’Etat du régime Rajoelina pourrai-t-elle devenir une aubaine pour les militants politiques de sa mouvance. Rien n’est moins sûr. La HAT prendrait un risque en nommant des milliers de conseillers et surtout des présidents de l’autorité communale. Les problèmes qui ont suivi les nominations des chefs Fokontany pro TGV est un précédent à prendre en compte.

L’enjeu n’est pas pour autant amoindri. En renommant par autorités de la transition les chefs de région, maires et les organes de conseil au niveau des collectivités, la HAT peut influencer la perception de la population sur un changement définitif de pouvoir.

Après avoir écarté les parlementaires, il restait à se débarrasser de la représentation du régime Ravalomanana par le biais des maires élus TIM. La proposition de la HAT est un calcul politique évident qui entre dans la pré-propagande mais surtout une stratégie pour contrôler les prochaines élections.

Le texte sera étudié par le gouvernement de transition avant d’être proposé pour signature au président de la HAT. L’absence de contre-pouvoir fait avancer la mouvance Rajoelina à renforcer les initiatives unilatérales. L’ordonnance remplace définitivement la loi. Même la Haute cour constitutionnelle est devenue sans voix.