samedi , 26 avril 2025
enfrit
La Haute Autorité de la Transition a du plomb dans l’aile. Des conflits internes deviennent un secret de Polichinelle. Et risquent même d’aller a priori très loin.

Peu à peu, la HAT devient une foire d’empoigne

Avec une HAT d’une quarantaine de membres et un gouvernement qui a accueilli des politiciens de différents bords, l’équipe de la Transition ne pouvait qu’aller peu à peu à la dérive. Depuis les dernières semaines, la Haute Autorité de la Transition a beaucoup de mal à cacher le mal qui le mine de l’intérieur. Tel un fruit pourri qui risque d’aller progressivement à la dégénérescence totale.

Le président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina, a lui-même admis que certains de ses collaborateurs manquent de bonne volonté. Mais ils seraient en nombre inférieur.

Au sein même du régime putschiste, la vision de la gestion du pays sous la Transition diverge. Rinah Rakotomanga, ancienne conseillère de l’ex-Premier ministre Tantely Andrianarivo, et actuellement désignée par la HAT conseillère d’ambassade à Paris, était sidéré en constatant le rôle joué par Norbert Ratsirahonana auprès de Rajoelina. Elle est allée jusqu’à inviter « gentiment », mais en public, sur un studio de télévision, Ratsirahonana à « prendre sa retraite ». 

D’une certaine manière, la HAT semble partir petit à petit à la décrépitude. A tel point que certains de ses membres étaient quasi « invisibles » au cours des derniers jours, comme pour préserver leur « intégrité » par rapport à une institution de moins en moins acceptée. 

Fait encore inquiétant, des membres de la HAT semblent faire le maximum actuellement pour engranger le plus grand profit, en prévision, semble-t-il, des prochaines échéances électorales. La radio Antsiva, proche du régime putschiste, a annoncé dans son édition du 22 juillet qu’un haut dignitaire du pouvoir de Transition a réclamé, à titre personnel, 10 millions de dollars à une firme asiatique qui voulait travailler à Madagascar.

Depuis quelques temps, l’attitude même du Premier ministre de la Transition, Monja Roindefo, deviendrait sujette à caution pour certains proches de Andry Rajoelina. Au cours des dernières semaines, le chef du gouvernement est en « mission » dans différentes régions de la Grande Ile, comme pour tâter le terrain.

A certains endroits, des leaders de groupements peu connus du public, invitant Monja Roindefo à se porter candidat à la prochaine présidentielle, avaient droit à la parole devant la foule. Les autres membres de la HAT préfèrent ne pas émettre le moindre commentaire pour le moment.

Parmi les sympathisants de la HAT, regroupés récemment en association, dans le but notamment de sauver la face de la Transition, on commence à se poser la question : Monja Roindefo et Andry Rajoelina s’entendent-ils toujours aussi bien, comme sur la place du 13 mai ?