samedi , 26 avril 2025
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Un colonel de la gendarmerie a lancé un avertissement aux manifestants pro-Ravalomanana, après une marche surprise dans les rues d’Antananarivo.

Les forces de l’ordre menacent les légalistes

Petite démonstration de force des légalistes. Ils ont défilé dans les rues de la capitale à partir de trois points différents pour se diriger vers la place du Magro, baptisée récemment place de la Légalité, à Ankorondrano. Une marche pacifique, qui a réuni du monde, sans incident, mais qui a énervé les forces de l’ordre proches de la HAT.

La présence dans la capitale des médiateurs du Groupe international de contact constitue un autre motif de mobilisation pour les légalistes, qui continuent à revendiquer le retour au pouvoir du président en exil Marc Ravalomanana.

Il s’agit pour les partisans du président élu de démontrer, à la communauté internationale notamment, que Marc Ravalomanana dispose toujours d’un soutien légitime sans faille.

Un défilé a été organisé à travers la ville. Avant le rassemblement habituel de la place de la Légalité. Pris de court, les militaires proches de la Haute Autorité de la Transition n’ont pas réprimé la marche. Ils n’ont toutefois pas tardé à réagir. Dès le soir du 29 juillet, les forces de l’Ordre ont lancé la réplique. 

Fidèle au poste, et à la HAT, le colonel Richard Ravalomanana devait donner le ton. « Les forces de l’ordre vont prendre leur responsabilité, si de telles marches non autorisées se reproduisent » a-t-il martelé. 

C’était une menace à peine voilée. L’argument de l’officier est que les forces de l’ordre sont en train de déployer des efforts pour assurer la sécurité alors que les manifestations de rue de ce genre seraient propices à des actes de vandalisme. 

En réponse, les manifestants légalistes ont tenu à démontrer que leur marche est restée pacifique, sans violence, contrairement aux manifestants des partisans d’Andry Rajoelina, avant le coup d’Etat de mi-mars dernier. Les manifestations de rue des partisans de l’actuel chef de la Transition étaient effectivement souvent assorties de pillage.

Dès le mois de janvier, au début des mouvements de revendication des opposants à Marc Ravalomanana, les magasins et les entreprises de ce dernier ont été la cible des casseurs. Ainsi que la radio et la télévision nationale encore flambant neuf. 

Les leaders de la manifestation légaliste, en faveur du président en exil, aiment à rappeler que depuis qu’ils se sont mobilisés pour revendiquer le retour à l’ordre constitutionnel, aucun magasin n’a été pillé.