samedi , 26 avril 2025
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Une dizaine d'officiers viennent d'être arrêtés, et seront traduits en justice en tant que simples citoyens.

L’armée fait le ménage

Ils font partie du dernier carré d’officiers sur lesquels l’ancien président, Didier Ratsiraka, pouvaient encore compter. Une dizaine d’officiers de l’armée malgache et de la gendarmerie ont été arrêtés jeudi, étant soupçonnés de crimes et délits, ainsi que d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Parmi ces officiers – de « gros poissons » soutient-on au sein de l’armée – se trouve le général Iandro Fenomanana, ancien commandant de la région militaire de Toamasina (Est), l’ancien fief de M. Ratsiraka. La reddition du général Fenomanana, en raison de l’avancée de l’armée régulière vers Toamasina au cours de la semaine passée, n’aura pas suffi pour le disculper. Il fut, selon une source militaire, l’un des principaux artisans, avec le gouverneur Lahady, du barrage de Brickaville, un barrage destiné à asphyxier économiquement la capitale. Le général Fenomanana est ainsi, parallèlement, soupçonné d’entrave à la libre circulation des biens et des personnes et de racket des passagers et transporteurs au niveau des barrages.

Avec le général Iandro Fenomanana ont été arrêtés d’autres officiers de la gendarmerie et de l’armée. Tous soupçonnés de rébellion, de dynamitage de ponts et d’autres crimes et délits. Parmi les officiers qui viennent d’être appréhendés, le général Fenomanana et le lieutenant-colonel Tsirivelo Nicolas figuraient déjà dans une liste établie par le ministère de la défense, une liste d’officiers « rebelles » à arrêter.

Dans le camp de l’ancien dictateur, Didier Ratsiraka, face à la situation actuelle, on ne cesse de crier au scandale, soupçonnant les nouvelles autorités de « chasse aux sorcières ». Le président élu, Marc Ravalomanana, lui, brandit la nécessité de la soumission de tous, sans exception, devant la loi.

Les arrestations, à la suite de la défaite de l’amiral Ratsiraka, se suivent mais ne se ressemblent pas. Des officiers pro-Ratsiraka cependant courent toujours. Et non des moindres. Ils sont toujours recherchés. Les colonels Coutiti et Rahitso, ainsi que le général Tsaranazy, ancien ministre des travaux publics, figurent en tête de liste. Tsaranazy, selon des sources concordantes, auraient trouvé refuge à l’île de la Réunion. Les deux premiers sont réputés les plus dangereux. Personne, pour l’instant, n’est en mesure d’indiquer l’endroit où ils se trouvent. Le corps d’un de leur victime, un commandant de l’armée, vient d’être ramené à Antananarivo: trois balles dans le dos, et les bras mutilés.