Didier Ratsiraka reprend la destinée du parti Arema

C’est à contrecœur que le Secrétaire national du parti Arema, Pierrot Rajaonarivelo, a annoncé, le 16 octobre, qu’il va laisser la destinée du parti à son fondateur, Didier Ratsiraka. Ce dernier, en exil à Paris depuis sa chute en 2002, a affiché au cours des dernières semaines une ferme volonté de reprendre la situation en main.

« Après une entrevue téléphonique je décide de remettre la gestion de l’Arema à son père fondateur » affirme Rajaonarivelo. La décision aurait été prise d’un commun accord entre les deux hommes selon le Secrétaire national du parti depuis 1997. Car il lui est difficile d’admettre que Didier Ratsiraka a imposé la nouvelle donne. 

Depuis le départ de Marc Ravalomanana du pouvoir, et, surtout, depuis le début des négociations en vue de mettre en place la Transition vers la quatrième République, Didier Ratsiraka s’est en effet affiché prêt à revenir devant les projecteurs. Pierrot Rajaonarivelo devait finalement s’éclipser au profit de Didier Ratsiraka.

La situation est dorénavant clarifiée pour le parti Arema. Depuis plusieurs années, les dissensions entre les sympathisants de Didier Ratsiraka et les partisans de Pierrot Rajaonarivelo ont été en effet étalées au grand jour. Les négociations politiques sur la crise malgache avaient encore renforcé le clivage, étant donné que les proches de Pierrot Rajaonarivelo n’étaient à aucun moment impliqués dans les pourparlers. 

Pierrot Rajaonarivelo n’a pas affiché, pour l’instant, une ferme volonté de voler de ses propres ailes, quoique le désir  était perceptible depuis un certain moment. Depuis plusieurs années en effet, le Secrétaire national sortant de l’Arema avait du mal à cacher son ambition présidentielle. De retour sur la scène politique, Didier Ratsiraka ne peut lui céder facilement pourtant la place malgré une santé fragile.

Des proches collaborateurs de l’amiral Ratsiraka lui prêtent encore en effet l’intention de revenir au pouvoir au terme de la Transition. Lors des prochaines élections présidentielles, une candidature de Didier Ratsiraka, renversé à deux reprises par un mouvement populaire, n’est pas exclue selon ses proches. 

Pierrot Rajaonarivelo, s’il veut enfin briguer la magistrature suprême, devra ériger sa propre formation politique. Sans doute avec une frange importante des militants de base du parti de Didier Ratsiraka. Il lui est difficile de quitter le navire mais, a priori, il ne lui reste plus beaucoup de choix. L’ancien vice-Premier ministre, après sept ans d’exil, ne peut pas attendre plus longtemps.