samedi , 26 avril 2025
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Le président évincé n’a pas du tout apprécié l’initiative personnel du médiateur Ablassé Ouedraogo qui est intervenu à plusieurs fois devant les médias malgaches déclarant que tout a été joué le 06 octobre 2009. Marc Ravalomanana conteste cette conclusion hâtive et dénonce l’attitude du consultant médiateur de l’UA. La rencontre entre les deux personnalités n’a pas du tout été diplomatique à Addis Abeba.

Addis Abeba : Marc Ravalomanana renie Ablassé Ouedraougo

Marc Ravalomanana a raconté l’anecdote à ses partisans réunis au Magro afin de démontrer à ces derniers que le sort n’est pas encore jeté. Ablassé Oudraougo qui voulait lui souhaiter la bienvenue dans la capitale éthiopienne a été remis à sa place par le président évincé. « Je lui ai dit de partir, que je n’ai pas besoin de lui », rapporte-t-il. Très remonté, Marc Ravalomanana n’a pas suivi le comité d’accueil. «  On leur a dit que nous préférons descendre dans un autre hôtel que dans celui qu’ils nous sont réservé », raconte-t-il.

Selon Marc Ravalomanana, monsieur Ouedraogo a été surpris par sa réaction. Le président évincé pense avoir raison et prend le président de la Commission de l’Union africain, comme allié. Il avance que Jean Ping n’a pas cautionné la déclaration à la presse du médiateur concernant le caractère décisif et irréversible de la réunion du 06 octobre à Antananarivo. Ablassé Ouedraogo avait confirmé que, conformément aux accords signés à Maputo, le poste de président de la transition est bel et bien acquis par Andry Rajoelina.

Cette affirmation a suscité l’indignation auprès du président élu. Le chef de délégation de sa mouvance a accepté l’idée d’un Andry Rajoelina à la tête de la transition en posant une réserve ou une forte opposition en la présence de l’intéressé dans la course aux présidentielles en 2010. Le chef de file, Marc Ravalomanana, a remis les pendules à l’heure et a été suivi par sa mouvance politique. Il veut un gouvernement neutre pour préparer les élections et n’acceptera jamais que l’auteur d’un coup d’Etat soit à la tête du régime de transition afin de ne pas faire de Madagascar un mauvais exemple.

Pour le président évincé, la rencontre d’Addis Abeba sera encore l’occasion de discuter de la désignation des leaders de la transition. « Il est très important pour nous de préparer des élections neutres et transparentes… c’est pourquoi il est important de mettre en place un régime de transition neutre », affirme Marc Ravalomanana. Il est disposé à respecter les accords de Maputo au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Comme la mouvance Ratsiraka a désigné une autre personne, Mangalaza Eugène, comme premier ministre, la mouvance Rajoelina devrait proposer une autre personnalité pour le poste de président de la transition.

Malgré l’affirmation de Ablassé Ouedraogo, la rencontre du 06 octobre ne servait que de préparatif pour l’ultime négociation à Addis Abeba. Andry Rajoelina est tombé dans le piège en nommant par décret le nouveau premier ministre Eugène Mangalaza, un acte qui vaut autoproclamation comme Président de la transition. Il n’y a rien d’absolu puisque les membres du gouvernement Roindefo II sont toujours en place alors que le premier ministre issu du coup d’Etat populaire squatte encore la primature. En tout cas, les sanctions et le gel des aides ne seront levées que lorsque le partage du pouvoir dans un cadre d’un gouvernement consensuel et inclusif ne soit effectif.