samedi , 26 avril 2025
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Le président de la HAT est-il prêt à remettre en cause sa feuille de route et la mise en écart des trios autres chefs de file de mouvance lui suffirat-il. Andry Rajoelina dit se remettre entièrement à la décision des participants à l’atelier « teny ifampierana ». Il serait moins en exposé à la veille de l’application de sanctions contre Madagascar. Il avance d’autres pions sur l’échiquier.

Andry Rajoelina s’efface de l’échiquier et met en avant les partis pions

La HAT a pris le soin de maîtriser les débats lors de son atelier de consensus afin que les participants ne s’écartent pas des objectifs définis. Pour tuer la charte de Maputo, la mouvance Rajoelina se fait construire une nouvelle feuille de route qui met sur le bas côté les autres mouvances mais sur laquelle s’engagent diverses forces vives de la nation. La stratégie est de trouver de nouveaux acteurs pour un consensus. Ils sont plus de 2500 à avoir répondu à l’appel. Quelque 900 seulement ont le privilège de voter pour légitimer le régime de transition de fait et décider de la voie à suivre vers la 4ème république.

« On appliquera à la lettre ce qui sera décidé », a affirmé Andry Rajoelina après l’ouverture. Il n’a pas participé aux débats. Le plus surprenant est que le chef des autorités de fait accepterait à ce que sa feuille de route soit remise en cause, si le vote des participants à l’atelier en décidait ainsi. La HAT veut faire croire que c’est le peuple qui a décidé de cette feuille de route qui s’écarte de la charte de Maputo et des règles de jeu à appliquer pour des élections démocratiques. Andry Rajoelina a essayé d’esquiver la question sur la rencontre convoquée par l’UA afin de réunir les quatre chefs de file de mouvance. « Il y a d’autres priorités comme l’organisation de cet atelier », a-t-il déclaré avant de lâcher avec une certaine hésitation : « je n’irai pas à Addis Abeba ».

Il y a donc un double désengagement du président de la HAT, à Ivato et à Addis Abeba. Avançant vers un cul-de-sac, il reste une voie souterraine qui est creusée par des supposés représentants du peuple. La représentativité de ces participants mobilisés par une propagande sur la souveraineté nationale et le patriotisme est loin d’être légitime, encore moins légale. Deux cents partis qui ont quelques élus en tout font-ils le poids face à trois partis qui ont déjà gouverné le pays. Andry Rajoelina remet la pendule à zéro et fait des représentants de partis des électeurs pour décider de la voie que le pays diot suivre. La HAT a tenté de constituer une alliance qui pèsera lourd face aux trois autres mouvances. L’UDR représenterait 40% des électeurs mais ce n’est pas encore la majorité.

Même si les partis adversaires de la HAT avaient participé à ce vote inédit, ils auraient été battus par l’armada de petits partis qui ne se sont jamais illustrés lors des élections. De même, le TGV de Andry Rajoelina a un élu et c’est le « maire de Madagascar » comme l’avaient qualifié les médias étrangers.  Certains partis opposants de la HAT ont participé à l’atelier mais ont quitté les lieux, dénonçant la manipulation pour arriver aux idées prédéterminées. Andry Rajoeina peut aussi se servir de cet atelier pour se faire désavouer, sa « feuille déroute ». Le plan qui consiste à éviter le référendum et avoir une assemblée à double vocation durant et après la transition a du mal à passer. Tant mieux pour lui si ce désaveu est présenté comme un geste démocratique d’un dirigeant qui écoute son peuple.