samedi , 26 avril 2025
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La rencontre entre les quatre chefs de file de mouvance aura finalement lieu à Genève avant la fin de la semaine. Elle sera en quelque sorte l’achèvement de Maputo II dont le consensus avait été bloqué sur la nomination des dirigeants de l’exécutif durant la période de transition.

Consensus à Genève : les négociations ne sont pas finies

La mouvance Ravalomanana voulait que l’ultime rencontre entre les quatre chefs de file de mouvance ait lieu en Afrique. Ce qui était tout à fait légitime au nom du principe de la subsidiarité. La mouvance Rajoelina s’y est énergiquement opposée, persuadée que les pays africains lui sont défavorables, étant acquis à la cause du président évincé. Pour Albert Zafy, le mieux aurait été d’organiser la rencontre à Madagascar ou à Maputo sans accorder de l’importance au lieu.

Finalement, c’est Didier Ratsiraka qui pourrait se déplacer en voiture pour rejoindre le lieu de la rencontre entre les chefs de file de mouvance politique, faisant le trajet Paris-Genève. Le choix de la Suisse signifie que la médiation n’est plus sous la houlette de l’Union Africaine mais des Nations-Unies. L’émissaire onusien, Trébilé Dramé, avait sans doute avancé une conclusion trop hâtive sur le supposé consensus qui est critiqué de toute part.

Selon Jean Louis Rakotoamboa de la mouvance Ravalomanana, le camp de l’ancien président va à Genève pour négocier. « Ce sera une négociation et non pas une évaluation comme la récente mission du GIC à Antananarivo », affirme-t-il. Le SG du parti Teza de souligner que les conclusions de la rencontre du 06 octobre au Carlton ne sont que des propositions qui n’ont pas encore été validées par le consensus.

« Il n’y a eu jusqu’ici que des esquisses de schéma depuis Maputo II. La mouvance Rajoelina a proposé Andry Rajoelina comme président, Rajemison Rakotomaharo vice-président et Jacques Sylla président du Congrès de la transition ». Jean Louis Rakotoamboa cite aussi la proposition des trois mouvances de confier les rôles de l’exécutif à des personnalités issues de l’armée.

Pour la mouvance Ravalomanana, un Andry Rajoelina président, Emmanuel Rakotovahiny vice-président et Eugène Mangalaza chef du gouvernement de transition, ce n’est encore qu’une esquisse. Elle refuse toujours de voir le pouvoir confié par consensus à l’auteur d’un coup d’Etat. Cette position est plus radicale que la forte objection concernant la possibilité pour Andry Rajoelina de se présenter à l’élection présidentielle tout en dirigent le régime de transition.

Andry Rajoelina va aller à Genève avec un autre fait accompli, il s’est déjà investi président de la transition. Comme justification, la ratification de la charte de Maputo, la déclaration du Groupe international de contact à l’issue de la rencontre entre les délégations des quatre mouvances au Carlton et surtout la nomination par décret du premier ministre de consensus.

Mercredi, Eugène Mangalaza a été reçu par Andry Rajoelina. Le nouveau premier ministre se fait très discret même s’il entreprend déjà les consultations  pour la constitution de ce gouvernement d’union nationale. La voiture de fonction garée devant son hôtel à Antaninarenina est le seul signe qu’il est déjà premier ministre. Eugène Mangalaza a par ailleurs rallié le palais présidentiel à pied, accompagnés par quelques gardes du corps. Pour cette année 2009, c’est la troisième fois que Madagascar a deux premiers ministres.