dimanche , 27 avril 2025
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L’ancien président Didier Ratsiraka demande à la délégation qui le représente de suspendre les négociations avec les autres mouvances. Il a expliqué sa position en adressant une lettre aux médiateurs internationaux. Pour l’Amiral, toutes les conditions ne sont pas réunies tant qu’il n’y a pas amnistie.

Didier Ratsiraka : l’amnistie comme seul préalable

L’Amiral Ratsiraka prend soin de souligner que les apparences ne plaident pas à sa décision. Il a demandé à la mouvance qui le représente de se retirer momentanément de la table de négociation. « C’est dans l’intérêt supérieur de la Nation Malgache, de sa paix, de sa stabilité et de son unité », dit-t-il, estimant que « les conditions ne sont pas du tout réunies pour un dialogue serein, honnête et constructif ». 

Didier Ratsiraka affirme vouloir « éviter toute méfiance ou prévention sur une arrière-pensée éventuelle à propos d’un chantage ou un marché de dupes ». Le préalable est simple pour le fondateur de l’Arema : « que toutes les poursuites, décisions, condamnations judiciaires et ou administratives prises à l’encontre de mes partisans : élus, civils ou militaires, liées aux évènements de 2002 soient purement et simplement annulées et singulièrement celles qui sont à caractère politique ».

La réalisation de ce préalable est nécessaire « avant toute véritable négociation de sortie de crise sincère et apaisée ». Sans l’amnistie, Didier Ratsiraka estime que sa mouvance ne peut pas  dialoguer « d’égal à égal » avec les autres.  « C’est une décision possible et historique que les 4 mouvances peuvent signer tout de suite, elles qui sont appelées à signer une charte ». 

Didier Ratsiraka a été entendu, car l’amnistie n’est pas un sujet tabou. « Les décisions prises à notre encontre ont été politiques, la Décision d’annulation doit être politique », clame-t-il. Personnellement, il peut l’avoir car après les premières négociations, il est admis que tous les anciens chefs d’Etat pourront se présenter à la prochaine élection présidentielle. 

L’amnistie ne sera pas pour tout le monde car des restrictions ont été évoquées, en particulier pour ceux qui ont été condamnés pour des crimes ou des violations des droits de l’homme. Quand est-ce qu’une loi y afférente sera-t-elle promulguée ? Si le camp de l’Amiral  met la pression, c’est qu’il est fort probable que le candidat Arema sera parmi les exilés de 2002.