lundi , 28 avril 2025
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La réticence des autorités de la transition concernant la venue de l’ancien vice-premier ministre Pierrot Rajoanarivelo a été enfin confirmée officiellement. La déclaration émanant de la primature a soulevé le tollé des politiciens anti-Ravalomanana et alliés de la HAT.

Exilé politique : Pierrot Rajaonarivelo n’est pas encore le bienvenu

« Ce pouvoir de la transition ne doit pas chercher de nouveaux ennemis ». C’est une forme de mise en garde que ses alliés politiciens ont adressé à la HAT et au gouvernement Roindefo. Ces ennemis pourraient être les partisans de Pierrot Rajaonarivelo et les militants du parti Arema. Des membres de la HAT volent au secours du secrétaire national de l’Arema qui veut rentrer de son exil en France. « Une arrestation de Pierrot Rajaonarivelo ne devrait pas se faire », préviennent-ils. 

Ces membres la Haute Autorité de la Transition qui se désolidarisent du gouvernement Roindefo sur cette question politique sont avant tout des anti-Ravalomanana. Le discours se veut pragmatique. « Il ne faut pas aider ceux qui font du bruit aujourd’hui », disent-ils, faisant allusion aux « légalistes », redoutant que les militants Arema manifestent aussi leur mécontentement. 

Les anti-Ravalomanana prient donc la HAT de revenir sur sa décision de refuser la venue de Pierrot Rajaonarivelo à Madagascar. Ce dernier est attendu samedi 25 avril, vers midi, à Ivato. Ses partisans ont voulu lui préparer un accueil triomphal mais se sont heurtés à la réticence des autorités. « Par courtoisie, Monsieur Pierrot Rajaonarivelo a fait part aux autorités de la transition son intention de rentrer au pays, nous n’avons pas eu de réponse négative », avait expliqué Renée Rajaonarivelo, l’épouse du secrétaire nationale de l’Arema. Ce qui ne dit mot consent, a-t-elle laissé entendre. 

Par un communiqué, le gouvernement Roindefo est sorti de son silence sur cette affaire qui embarrasse les autorités de la transition. Le retour au pays de Pierrot Rajaonarivelo n’est pas opportun vu le contexte actuel dans le pays. Monja Roindefo suggère à l’ancien Vice-premier ministre de patienter. Des dispositions sont encore à prendre notamment lors de la Conférence nationale. La question de l’amnistie concernant les peines prononcées suite à la crise politique de 2002 y sera évoquée.

La venue de Pierrot Rajaonarivelo est une épine légale que les autorités de la transition veulent éviter.  N’ayant jamais été en prison alors qu’il a été condamné, l’homme a bénéficié de la grâce accordée par Andry Rajoelina aux ennemis de Marc Ravalomanana. Il ne devrait donc pas attendre l’amnistie avant de rentrer au pays. A priori, il n’est pas inquiété par la justice. Le retour des exilés doit se faire dans le respect de la loi et dans la transparence, insiste la primature. Lal loi sous-entendue ici serait celle de l’amnistie.

Les proches de Pierrot Rajaonarivelo confirment la venue de ce dernier. Le gouvernement Roindefo qui a déjà été critiqué sur l’application de la grâce présidentielle. Cette dernière a été prononcée après avoir la sortie des « prisonniers politiques », dont certains ont commis des crimes ou ont essayé de faire un coup d’Etat. Les critiques fusent toujours pour le retour des exilés pourtant graciés. Pierrot Rajaonarivelo, s’il vient malgré tout, sera réduit au silence. Le premier ministre estime que le secrétaire national de l’Arema ne doit pas encore faire de déclarations politiques.