samedi , 26 avril 2025
enfrit
La grande mobilisation du gouvernement de transition pour la propagande autour de l’atelier de consensus national renforce l’idée que la HAT maintient sa démarche unilatérale mais veut s’entourer de monde pour la faire passer. Les arguments tournent autour de la solution malgache. Sur le plan politique, on note un certain désaveu du président de l’autorité de fait car la feuille de route Rajoelina risque d’être remise en question.

Fabrication de consensus : la grosse propagande du gouvernement de la HAT

Comment faire revenir le président des autorités de fait sur une mauvaise décision qui risque de fâcher et la communauté international et les citoyens malgaches. Les membres du gouvernement de la transition viennent à la rescousse pour soigner la communication et rectifier le message. Désormais, il n’est plus question d’affirmer contre vents et marrées la tenue d’une élection législative au mois de mai 2010. Par ailleurs, l’objectif devient irréalisable vu que le délai légal pour appeler les électeurs serait dépassé. L’idée est donc de donner au TGV, par cette manœuvre de marche arrière, l’image d’un grand démocrate, de l’anti-dictateur.

« Si Andry Rajoelina fait soumettre un décision qu’il a prise au débat lors de cet atelier, cela signifie qu’il n’y a pas de dictature », renchérit le ministre de l’Elevage, Jean de Dieu Maharante. Selon cet ancien dignitaire du régime Ratsiraka, le président de la HAT a bien fait de se tourner vers une solution interne. « Certes, il y a des accords signés à Maputo, mais quand l’inapplicabilité de ce qui a est convenu est constaté, le dit accord tombe automatiquement en désuétude », explique le juriste de formation. Il est clair que la réunion à l’initiative de la HAT ne va pas se pencher sur le moyen de trouver un consensus afin d’appliquer les accords de Maputo.

Pour les alliés politiques de la HAT, la feuille de route Rajoelina redevient vierge. « On va déterminer quelle sera la nature du scrutin, on ne va pas imposer l’assemblée constituante », promet le meilleur ami du TGV, le ministre de la Jeunesse, Serge Ranaivo. L’autre ancien DJ connaît la musique : « la HAT est neutre, le texte qui a été joint avec les invitations n’est qu’une base de travail, cela ne veut pas dire que c’est celui que l’on va adopter ». Pour fabriquer une image de consensus, le gouvernement de transition mise sur les échanges d’idées. L’ancien conseiller municipal TGV annonce que les choses vont aller très vite. « Si le texte est voté, l’on va procéder aux élections fin mai ». Pour ce faire, il faudra que le délai de convocation des électeurs dure moins de trois mois.

Le ministre de la Décentralisation préfère remettre à zéro le poids des mouvances politiques puisque « seules les élections permettent de le déterminer ». C’est un complexe, voire un handicap pour la mouvance Rajoelina vu que leur leader a été élu maire d’Antananarivo alors que les trois autres chefs de file doivent leur statut par le fait qu’ils ont été élu président de la République.  « L’absence des autres ne signifie pas que la décision à prendre n’a pas de valeur, clame Hajo Andrianainarivelo. Ce ne sont pas les mouvances que l’on invite mais les partis politiques puisque ces sont eux qui vont participer aux élections ».

Le palme de la meilleure argumentation revient au ministre de l’Eau. Nirhy Lanto Andrimahazo s’improvise historien et parle des temps anciens. A l’époque, les différends dans la famille ou dans un village se réglait en discutant. « Le raiamandreny ou le chef appelle tout le monde à se réunir, ce qui est convenu sera appliqué », dit-il. Lui aussi a pris le TGV pour faire le voyage express au départ de la mairie vers le gouvernement.  « L’exécutif ne pourra faire plus ni moins que ce qui a été décidé, le peuple est obligé d’accepter une décision qui a été prise en concertation et qui a été votée », explique Nirhy Lanto Andriamahazo. La HAT et son gouvernement est obligé de faire campagne contre la non participation à son atelier. A preuve, le coup de grâce porté par le ministre de l’Eau: « ceux qui se démarquent et qui ne participent pas à la réunion se mettent à l’écart de la société ». Pour la réussite de la manœuvre, il faut bien disqualifier les trois autres mouvances à défaut de les persuader d’oublier la
Charte de Maputo en faveur de la feuille de route Rajoelina.