La situation de la libération des prisonniers politiques et le maintien en détention de nombreux d’entre eux ont été loin de satisfaire la mouvance Ravalomanana. Fetison Andrianirina s’insurge sur ce non respect des accords politiques signés à Maputo. Pour lui, la libération devait être immédiate et sans condition, d’une part, la poursuite judiciaire arrêtée, d’autre part.
Une liberté provisoire, une liberté conditionnelle, une peine de prison avec sursis, les décisions rendues par le tribunal reflète la politique du ministère de la Justice. Ce dernier n’a pas réussi à obtenir des prisonniers politiques un engagement de ne pas faire des activités… politiques. Le premier ministre des légalistes Manandafy Rakotonirina qui vient d’être libéré sera du voyage à Maputo aux côtés d’Ihanta Randriamandranto le leader du mouvement des femmes légalistes.
La ministre Christine Razanamahasoa revendique la supériorité de la justice de la transition par rapport aux accords de Maputo qui ne sont pas, selon elle, des accords internationaux. Elle insiste sur le fait que les quatre mouvances doivent formuler une demande et il appartient au juge de décider. Une telle stratégie consiste à contester l’application des accords politiques sur les prisonniers, stipulant la libération et l’arrêt des poursuites contre les intéressés.
Un autre point important des accords de Maputo qui n’a pas été respecté par les actuelles autorités de la transition, selon Fetison Andrianirina, est la protection des biens appartenant à Marc Ravalomanana. Le chef de délégation dénonce l’exploitation illégal et abusive de certaines entreprises faisant parti du groupe Tiko fondé par l’ancien président, alors que d’autres usines ne peuvent toujours pas fonctionner.
Fetison Andrianirina défend l’article 22 de la charte de la transition, portant sur la création d’un Comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationales. « La communauté internationale réfléchit sur la manière de faciliter la collaboration avec les militaires », explique-t-il.
Les délégations Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy sont disposées à être représentées dans une institution qui permettrait d’atténuer la mainmise de la mouvance Rajoelina sur les forces armées. Ce qui ne remet pas forcément en cause les actuels commandements qui ont parachevé une révolution orange vouée à l’échec.
Dans la gestion des affaires de l’Etat, la mouvance Ravalomanana dénonce la pression sur ses élus encore en place. Fetison Andrianirina pointe du doigt la désignation de hauts responsables étatiques qui obligent les maires TIM à suivre la tendance Andry Rajoelina. Des menaces de destitution et des enquêtes d’inspection en guise d’intimidation, ce sont le lot quotidien de certains élus loyaux envers le président sortant et réfractaires à la transition de fait.