vendredi , 30 mai 2025
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D’après Fetison Andrianirina, chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana, les accords de Maputo ne sont que le commencement du processus de résolution de crise. Il compte sur l’arbitrage des médiateurs internationaux pour que toutes les parties respectent leur engagement.

La mouvance Ravalomanana se fie à la position de la communauté internationale

Face aux interprétations contradictoires des accords de Maputo par les quatre mouvances politiques, Fetison Andrianirina se retient d’aller plus loin dans le débat. « Il y a déjà une charte de valeurs et des accords politique, l’on ne doit plus revenir en arrière », affirme-t-il. Selon le chef de la délégation des partisans de Ravalomnana, « Il n’y a aucune mesure unilatérale qui doit être prise par chaque mouvance ».

Des dispositions sont à prendre si les accords ne sont pas respectés. « La communauté internationale et les médiateurs vont prendre des mesures particulières à l’endroit d’une mouvance qui ne respectent pas ce qui a été convenu par toutes les parties », assure Fetison Andrianirina.

Edem Kodjo, le médiateur du Groupe international de contact, ne s’est pas étonné du fait que chaque mouvance ait une interprétation différente de la charte signée à Maputo, rappelant que seule celle de la médiation internationale compte. Il propose d’attendre avec patience les quelques jours nécessaires à la mise en place des institutions de la transition.

L’envoyé de l’OIF estime que le plus important est de « faire à ce que le pays ne sombre pas dans la guerre civile ». Il est persuadé que « les présidents vont prendre la décision la plus sage ».

Edem Kodjo confirme que « le président Ravalomanana s’est vu supprimer sa peine » mais cela ne veut pas dire qu’il pourra revenir au pays tout de suite. « C’est nous (NDLR : le Groupe international de contact) qui apprécions en tant que garant de la charte si le président Ravalomanana doit rentrer au pays ou pas », insiste-t-il.

Dans la mouvance Ravalomanana, on relativise le caractère décisif de la charte de la transition. « A Maputo, on a juste identifié les structures de la transition sans désignation des noms des responsables, tempère Fetison Andrianirina. Les noms du président et du vice-président de la transition ne sont pas connus, le consensus sur le nom du premier ministre reste à trouver ».

Il est toutefois catégorique sur la brûlante question de l’amnistie affirmant que celle-ci doit être générale et concerner tout le monde. Le chef de la délégation Ravalomanana insiste sur les termes « nul et de nul effet, avec effet immédiat », concernant l’annulation des peines dans le cadre des crises politiques dont celle de 2009.

Dans le rang de la mouvance Rajoelina, les accords de Maputo ne donnent pas satisfaction. La crainte d’un retour au pays du président Ravalomanana avant les élections est présentée comme « une défaite du mouvement populaire ». La HAT tient un double discours, voulant s’en tenir à ce qui est écrit et miser sur ce qui ne n’est spécifié dans les accords. Pour les alliés de Rajoelina, seules la condamnation et la disqualification de Marc Ravalomanana auront le goût de la victoire.