dimanche , 11 mai 2025
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L’annulation des peines, l’amnistie et le retour du président Ravalomanana rendent nerveuses la HAT et le gouvernement Roindefo, d’un côté, ravivent l’espoir dans le camp des légalistes, d’un autre côté. Après aux différents accords de Maputo, le débat d’idées reprend des plus belles.

Le cas Ravalomanana : des interprétations parallèles et contradictoires

A priori, l’accord entre les quatre chefs de mouvances n’est que de principe sur le cas Ravalomanana. Ceux-ci se disent « déterminés dans un esprit de réconciliation », plaçant l’intérêt de la nation au-dessus des intérêts particuliers. « Nous… +demandons+ l’annulation des condamnations de M. Ravalomanana compte tenu des conditions dans lesquelles le procès s’est déroulé », lit-on dans l’accord N°2.

L’article 2, de ce deuxième accord concernant le cas du président Marc Ravalomanana n’est pas plus claire. « Les chefs de file de mouvances politiques demandent l’annulation la cessation des poursuites en cours »…, s’agit-t-il du président élu ou seulement des personnes citées plus loin, c’est-à-dire  les détenus politiques concernés par les événements de 2009 dont la libération immédiate est demandée par les signataires de l’accord.

La condamnation de M. Ravalomanana est relative à un fait datant de 2008, qui est logiquement classé comme étant une condamnation judiciaire de nature politique maquillée en infraction de droit commun. Cette description apparaît dans l’accord N°3 sur l’annulation de poursuite et de condamnation durant le régime Ravalomanana.

A y regarder, il est stipulé que le président élu a été condamné durant son régime qui va de 2002 à août 2009. Ce paradoxe sur les dates signifie que l’intéressé a été comme il a toujours prétendu le président élu de Madagascar même si la transition de fait de Rajoelina a été instaurée.

Là, on ne sait plus pourquoi les quatre chefs de mouvance demandent l’annulation de la condamnation de Ravalomanana puisque dans un autre accord, ils déclarent que sont nulles et de nul effet, et avec effet immédiat toutes condamnations « politiques » entre décembre 2002 et août 2009. 

Pour coincer Marc Ravalomana, qui n’est plus le président à partir de la signature de l’accord de Maputo, la HAT mise donc sur une condamnation ultérieure à août 2009. La cessation des poursuites en cours « demandées » par les chefs de mouvance dans l’accord N°2 peut-elle alors concerner le président sortant ou seulement les détenus politiques qui sont ses partisans.

Le dossier de la tuerie du 07 février 2009 reste l’ultime chance pour la mouvance Rajoelina qui ne renonce pas à empêcher Marc Ravalomanana de revenir au pays, encore moins de participer à l’élection présidentielle à laquelle celui-ci a l’intention de participer. Des membres du gouvernement de la transition insistent sur le fait que de futures condamnations tomberont sur celui qu’ils ont renversé en mars dernier.

Si la responsabilité de la tragédie de la tentative de prise du palais du palais présidentiel, avec un assaut donné par la foule repoussé par des coups de feu, échoue à Marc Ravalomanana, ce dernier risque de ne pas bénéficier de l’amnistie. Et encore, cet amnistie dépendra d’une loi votée par le parlement de la transition dont le congrès, la chambre basse, pourrait être favorable au président sortant. Il faudra donc à la mouvance Rajoelina batailler pour voler la majorité aux anciens parlementaires TIM. Sinon, certains auront intérêt à empêcher l’instauration d’un climat politique et sécuritaire favorable à un retour au pays de M. Ravalomanana.