Exit la Haute autorité de la transition. Cet organe hybride, à cheval entre le législatif et l’exécutif ne sera pas retenu dans la version consensuelle et inclusive de la transition politique à Madagascar. Pas de haute autorité donc mais une présidence moins prétentieuse sans les six vice-présidents et les présidents de commission plus qu’encombrant. Andry Rajoelina devient ainsi le président de la transition. Il sera épaulé par un vice-président.
Le gouvernement d’union nationale est à mettre en place. Il est caractérisé par la présence de trois vice-premiers ministres. Ces quatre chefs de file pourraient représenter les différentes mouvances politiques. Le nombre de ministres est fixé à 28. S’agira-t-il d’un remaniement ou d’un changement profond.
La mouvance Rajoelina a effectivement proposé quelques fauteuils laissés volontairement vides, voulant ainsi accaparer les deux tiers des portefeuilles ministériels. Or, le schéma du gouvernement d’union nationale a toujours été de diviser les 28 postes équitablement aux quatre mouvances.
Les membres de la HAT devraient logiquement intégrer le Conseil supérieur de la transition. Les 44 pseudos sénateurs travaillant avec l’exécutif vont siéger dans ce qui constituera la chambre haute de la transition qui comptera au total 65 membres. La chambre basse, le Congrès de la transition comptera 258 membres. Auparavant le GIC avait déjà proposé les sénateurs et les députés du parti TIM comme membres d’office de cette institution.
L’accord de Maputo a confirmé que la transition politique comptera aussi des institutions spécifiques. Le conseil national de réconciliation comptera 09 membres, dont deux représentants pour chaque mouvance plus un président. Comme en 1991, un Conseil économique et social sera mis en place, comptant 72 membres.
Trois autres institutions ne seront plus à créer. Elles changent de nom mais gardent leur mission originelle. Il s’agit de la Haute cour de la transition qui aura la particularité de compter 11 membres contre 09 pour l’habituelle Haute cour constitutionnelle ; le Comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationale (08 membres) une version bis du conseil militaire mis en place par la HAT, et enfin le Conseil national électoral indépendant.
Avec autant d’institutions, le scepticisme persiste quant à la capacité de l’Etat à faire face aux dépenses. Le doublement de la taille de la chambre basse et la création du CRES constituent les principaux imprévus sur le plan budgétaire. Les politiciens sont prévenus, le gouvernement de la transition avisera selon les possibilités de l’Etat pour les avantages en tout genre. Le jackpot n’est pas assuré.