Après le Ministre de la défense, c’est au tour du FFKM, ou le Conseil chrétien des églises, d’énoncer une « mise en garde » féroce à l’encontre des journalistes. Mais ces derniers n’ont pas été les seuls à recevoir une leçon de morale.
Aux contestataires au régime actuel tout d’abord, à défaut de pouvoir les qualifier d’opposants pour l’instant, regroupés au sein du KMMR « nouveau », les dirigeant des églises leur reproche d' »usurper » la dénomination KMMR, dans le but d’induire en erreur la population. Si au début, ce fut un comité de soutien de l’actuel Président de la République, alors candidat aux élections présidentielles, le KMMR, en gardant le sigle, s’est mué en comité pour « la vérité et l’équité », soutenant toujours le pouvoir, mais réclamant la démission du Premier ministre Jacques SYLLA – et de son gouvernement – accusé de ne pas avoir fait partie du mouvement populaire de la place du 13 mai. Tout ceci, à terme, selon le FFKM, pourrait entraîner une déstabilisation du régime, néfaste pour le développement du pays. Certains analystes qualifient cette vision du FFKM d’une réponse négative indirecte de la part de ces derniers à une demande d’audience qu’auraient demandé les leaders du KMMR au FFKM …
Aux dirigeants en place, ensuite, si les mentalités n’ont pas changé jusqu’à maintenant, le FFKM leur exhorte d’apporter le bon exemple quant à la bonne gestion du pays, pour ne pas décevoir les malgaches, et d’apporter ainsi la stabilité et la sécurité tant attendues par ces derniers.
L’administration et les étudiants n’ont pas été épargnés par les leçons du FFKM, qui leur prie de « respecter les hiérarchies avant de prendre toute décision préjudiciable à la Nation »… Bref, les chefs d’église entendent mettre chacun devant leurs responsabilités respectives.
Mais la fronde qui a fait couler le plus d’encre concerne celle lancée contre les médias. Les critiques ont en effet fusé, selon lesquelles la presse propagerait de fausses nouvelles, non recoupées si l’on se réfère aux déclarations du général Mamizara, « aiguisant la guerre tribale et la haine ethnique ». Une presse qui doit éradiquer de ses pratiques la corruption.
Comme si le ciel leur était tombé sur la tête, c’est l’indignation et le tollé général dans le milieu journalistique : « apportez vos preuves, lancent les uns, pour savoir qui sont les véritables corrompus! ». « On nous accuse gratuitement, sans aucun fondement et n’importe comment de tous les maux dont le pays souffre », selon les autres.
Dans tous les cas, les médias se considèrent comme un bouc émissaire, visiblement victimes d’une liberté acquise, et qu’ils veulent défendre à tout prix et à tout moment : la liberté (et le droit) d’informer. Dans cette optique, les journalistes n’entendent pas rester les bras croisés et attendre tranquillement la suite des évènements, ils prévoieraient d’entreprendre « une action » très prochainement. Apparemment, donner plus de liberté à la presse pour qu’elle s’enchaîne elle-même n’est point valable. Une affaire à suivre, qui fera certainement des vagues …