Andry Rajoelina défend timidement le maire par intérim Michèle Ratsivalaka qui vient d’être victime d’un mini coup d’Etat de son propre camp. « C’est quelqu’un qui travaille avec son cœur, elle a fait tout son possible pour la ville d’Antananarivo », dit l’ancien élu maire qui a transformé son mandat en celui d’un chef d’Etat.
Cet hommage a plus l’air d’un remerciement pour service rendu qu’un appui inconditionnel pour maintenir à son poste celle qui a dû affronter vents et marées pour garder le contrôle de la capitale quand la crise politique était au plus haut point.
Andry Rajoelina concède qu’il y a peut-être des raisons qui justifient la destitution de Michèle Ratsivalaka, mais n’excuse pas la démarche du conseil municipal dirigé par un autre ancien DJ, Serge Ranaivo connu sous le pseudonyme de Kreesan. « Ce que l’on doit faire c’est de s’entraider ; s’il y a un problème, il faut le résoudre en interne », a regretté l’ancien maire de la capitale.
Selon Andry Rajoelina, le problème de lutte de pouvoir à la CUA doit se régler entre les TGV parce que ce sont des gens issues de la même association. « Les linges sales se lavent en famille », insiste-t-il. Il rappelle sa troupe à l’ordre et les invite à se concentrer sur le moyen de développer la ville.
Le chef de l’autorité de transition oblige le conseil municipal, le maire par intérim Michèle Ratsivalaka à discuter afin de trouver un consensus au plus vite. Une réunion est programmée avec le ministère de la Décentralisation et la HAT. Andry Rajoelina veut que l’on puisse « prendre des mesures et des responsabilités » sans attendre.
Concernant la destitution de Michèle Ratsivalaka, « ce n’est pas le président de la HAT qui va décider si la décision validée par le vote par le conseil municipal est recevable ou non », souligne Andry Rajoelina. Ce dernier insiste sur l’examen des motifs. « Si c’est le problème de l’enlèvement d’ordures, il faut aussi se demander si la SAMVA a fait son travail », nuance l’ancien maire.
La décision du Conseil municipal n’a pas d’effet immédiat. Elle est suspendue à l’avis du Préfet de police et éventuellement du ministère de l’Intérieur. Michèle Ratsivalaka affirme être dans son droit, arguant qu’elle occupe la fonction de Président de Délégation Spéciale (PDS), l’entité chargée de gérer une collectivité en remplacement d’un élu, et que seul le président de la HAT peut la limoger.
Aux yeux du conseil municipal, madame Ratsivalaka est le maire par intérim car c’est ANdry Rajoelina l’ancien premier magistrat de la ville qui l’a désignée. Elle est donc passible d’une mesure de destitution. C’est un énième exemple de flou juridique provoqué par le système HAT-TGV favorisant la lutte de pouvoir et les petits coups d’Etat. Est-il écrit que le maire d’Antananarivo doit être un… DJ.