En acceptant de ne plus prétendre au poste de président de la transition, la mouvance Marc Ravalomanana a fait une concession importante. Elle propose en effet qu’une personnalité issue de la mouvance Albert Zafy, ou Ratsiraka, soit nommée à ce poste. « La mouvance Ravalomanana n’acceptera jamais de légitimer Andry Rajoelina comme président de la transition, dit le président évincé. Nous ne voulons pas faire de Madagascar un mauvais exemple dans le continent africain ni dans la SADC ».
Pas question pour les légalistes de confirmer Andry Rajoelina qui s’est autoproclamé après avoir renversé le prédisent élu. « C’est lui qui a fait le coup d’Etat à Madagascar, de nombreux pays dans le monde ont condamné cela. Si on accepte de le désigner à ce poste, on trahit ces pays », explique Marc Ravalomanana. Le président déchu s’en tient à un simple principe : « celui qui a pris le pouvoir par la force ne doit pas être légitimé ».
La mouvance Ravalomanana estime toutefois que, au regard de ce qui s’est passé en 2009, le premier ministre Monja Roindefo de la mouvance Rajoelina doit être maintenu à son poste. Elle propose un schéma plus classique avec une cohabitation et un changement de gouvernement après une crise politique, même si le coup d’Etat est déjà consommé.
« Nous sommes dans l’impasse, nous sommes obligés d’arrêter les négociations », a regretté Marc Ravalomanana à la fin de la rencontre de Maputo II. Mécontent de ne pas avoir obtenu par consensus la présidence de la transition, il ne cache pas sa déception. « Nous ne sommes pas satisfait de ce résultat », conclut-il.
Rapelanoro, un membre de la mouvance Ravalomanana issu du parti MFM, est plus optimiste. Les discussions de Maputo allait dans la bonne voie, dit-il, précisant que le but a été de trouver un consensus et non pas un compromis. « La plaie est encore ouverte, il y a des petites rancunes », témoigne-t-il.
Pour Fetison Andrianirina, le chef de délégation, l’essentiel est qu’ «il y ait des choses qui ont déjà été décidées, on a avancé sur ces points ». Il rapporte que la répartition des trois rôles clés de la transition sera déterminée après que la mouvance Rajoelina ait pris son temps pour y réfléchir. La mouvance Ravalomanana préconise une solution adaptée à tout le monde pour sortir de la crise politique actuelle.
« Fini les changements de pouvoir de manière non démocratique ». Pour la mouvance Ravalomanana, il est temps de tourner une page de l’histoire. « Ce n’est pas une haine envers la mouvance Rajoelina mais nous devons clamer haut et fort qu’à Madagascar, on arrête de prendre le pouvoir par la rue », insiste Fetison Andrianirina.