dimanche , 27 avril 2025
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Au cœur des polémiques pour ses présumées ambitions politiques cachées, au cœur de l’actualité suite à l’attaque de son domicile, Norbert Lala Ratsirahonana joue l’apaisement. Il annonce qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle.

Norbert Ratsirahonana, un prétendant en moins

Le rôle joué par le fondateur du parti Avi durant les derniers jours précédent le départ du président Ravalomanana a largement contribué à l’intronisation de Andry Rajoelina à la tête de la transition. On attribue également à ce juriste anciennement président de la Haute Cour Constitutionnelle la « légalisation » de ce qui a été qualifié de coup d’Etat. Ce retour au premier plan de l’ancien chef d’Etat a suscité des interrogations et des inquiétudes chez ses adversaires.

Les « exilés » ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme accusant Norbert lala Ratsirahonana de monter dans un TGV en marche pour aller le ramener à la tête de l’Etat. Le président de l’AVI a en effet fait de l’ombre aux deux autres clans politiques que sont l’Arema de Pierrot Rajaonarivelo et de Didier Ratsiraka, et le CRN du Pr Albert Zafy. En 2002, Norbert Ratsirahonana s’est déjà illustré en poussant Marc Ravalomanana à valider la victoire de celui-ci au premier tour. Sept ans plus tard, on le soupçonne de se servir de Andry Rajoelina pour devenir enfin un président élu.

Quelle influence a Norbert Lala Ratsirahonana sur Andry Rajoelina ? Nommé « naturellement » membre de la Haute Autorité de l’Etat, l’organisme transitoire chargé de remplacer le sénat, l’homme a un bureau à Ambohitsorohitra, au palais présidentiel. Il se défend pourtant d’être un conseiller du président de la HAT, du moins ne l’est pas officiellement. Il est par ailleurs parmi les négociateurs du clan TGV lors de la rencontre avec les autres représentants des anciens présidents Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana, à l’initiative de l’ambassade du Sénégal.

Le président de l’AVI a démenti toutes les supputations sur ses ambitions personnelles. Non, il ne sera pas candidat à la présidence de la République. Il déclare ne demander aucune autre fonction et se satisfait bien volontiers d’être un simple membre de la HAT. Par contre, le fin politicien a essayé de renégocier la distribution des portefeuilles ministériels du gouvernement de la transition. Les secteurs clés que sont les Finances et la Justice gagnés part le Leader Fanilo attiraient les convoitises.

Ayant fait l’objet d’une tentative d’attentat, son domicile a essuyé des tirs, Norbert Lala Ratsirahonana veut aplanir tous les sujets qui fâchent. Tout d’abord, il affirme qu’il n’a jamais été contre l’amnistie des inculpés de 2002 et rappelle que son parti a même fait une proposition dans ce sens dans le passé. L’homme avoue ne pas avoir de problème avec Didier Ratsiraka ni Pierrot Rajaonarivelo.

Norbert Lala Ratsirahonana se dédouane aussi du mauvais traitement subi par le Pasteur lala Rasendrahasina, le 17 mars 2009. Au contraire, il aurait plaidé pour la sécurité du président de l’Eglise protestante FJKM et a tenu à raccompagner personnellement celui-ci à son domicile. Ce pasteur aujourd’hui en exil aux Etats-Unis a été pris en otage à Antanimena et n’a été libéré qu’après la passation du pouvoir à Andry Rajoelina par les militaires. Norbert Ratsirahonana veut être en paix avec tout le monde et avec sa conscience.