jeudi , 25 avril 2024
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Les promesses électorales de l’ancien ministre de la Justice ont convaincu les électeurs députés MAPAR et associés à respecter les cosignes de vote. Quelques députés auraient même changé de camp. De nombreux avantages et surtout l’incontournable voiture 4x4 ont été des arguments qui ont fait élire Christine Razanamahasoa à la tête de l’Assemblée nationale. La politique d’austérité du président de la République est compromise.

4×4 et avantages pour les députés, des priorités inattendues pour l’Etat ?

Pour convaincre les députés de voter pour elle, Christine Razanamahasoa leur a promis des voitures 4×4. Par contre, elle ne s’est pas avancé sur le fait que ces véhicules soient enregistrés comme des biens personnels des élus et non pas des voitures de fonction. Le débat est ouvert vu le nombre de 4×4 et de belles voitures sur le parking de l’Assemblée nationale.

« Je préfère que l’Etat finance un centre de santé de base au lieu de me donner une 4×4 », s’est insurgé un élu. « Je préfère utiliser mon propre véhicule pour servir le peuple », a ajouté un autre. « Tous les députés n’ont pas besoin de 4×4, toutefois, c’est indispensable pour certains élus dans les districts où les routes sont à peine praticables ». L’argument du 4×4 n’était pas aussi convaincant que cela en avait l’air. La Mapar et ses alliés voudraient-ils juste se faire plaisir.

Il y avait tout de même de l’argumentation. « Donnez-nous les moyens d’accomplir nos missions », se défendait la présidente de l’Assemblée nationale. Elle souhaite des moyens politiques, un environnement propice et une amélioration des prestations des députés. Les parlementaires se voient promettre des indemnités dignes de leur fonction. L’Assemblée nationale devra se battre pour avoir un budget de fonctionnement à la mesure des ambitions et des promesses de sa présidente. La mise en place d’un système de vote électronique n’est pas inutile vu le temps nécessaire pour l’organisation de chaque scrutin.

Alors que le nouveau président de la République a annoncé la reconduction de la politique d’austérité, Christine Razanamahasoa promet monts et merveilles. Elle se permet même d’annoncer la reprise d’un financement des collectivités à hauteur de 62 millions d’ariary par district par an et qui sera même augmenté. Leur présidente s’engage à protéger les députés dans leur fonction. « L’immunité parlementaire sera effective surtout durant les sessions ». Pas question d’en abuser pour passer au-dessus de la loi.

Le parlement de la Transition a été un gouffre financier sans permettre finalement l’exercice de la démocratie. L’Assemblée nationale va-t-elle continuer dans cette voie ? Entre les salaires, les indemnités de session, le remboursement des frais de déplacement, dont certains par avion, les indemnités de logement, l’hébergement, les carburants, les frais de communication, les assistants parlementaires, un député peut coûter plus de 5 millions d’ariary par mois.

Le centre d’accueil de Tsimbazaza avec le confort d’un foyer pour étudiant n’est certainement pas digne d’un élu. En raison des travaux de rénovation, les députés seront logés dans des hôtels de la capitale durant cette première session extraordinaire. C’est l’Etat qui va prendre en charge à hauteur de 65 000 ariary par jour, leur garantissant un confort digne de leur standing. Pas question que les nouveaux élus soient dans la misère comme le sont leurs électeurs.