jeudi , 28 mars 2024
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Revenu au pays après avoir participé à la conférence internationale Rio+20, le président de la transition rappelle les engagements qu’il a pris pour Madagascar devant le reste du monde. Il a abordé le sujet politique, promettant de donner l’exemple et de faire preuve de responsabilité devant la crise. Sur le plan social, celui qui est accessoirement chef des armées promet la capitulation des dahalo voleurs et assassins d’ici deux ou trois jours.

Andry Rajoelina, entre le rêve écologique et la réalité socio-politique

La problématique de Rio+20 touche de près Madagascar. D’ici 2025, les besoins alimentaires redoubleront alors que la production est incertaine en raison de la raréfaction des sources d’eau. Si les parties nord et est de la grande île ont de l’eau en abondance, le sud et l’ouest subissent l’avancée de la désertification.

Selon Andry Rajoelina, Madagascar a relevé un grand défi en matière de protection de l’environnement et d’exploitation de manière responsable ses richesses naturelles. « Nous allons nous mettre à la production d’énergie renouvelable, on a de l’eau pour le faire », a-t-il déclaré. Si cela n’a pas été fait, ce n’est pas en raison d’un manque d’eau, mais par l’incapacité d’investir dans les infrastructures lourdes comme la centrale électrique et le barrage hydraulique.

Avec les grands investisseurs miniers qui tirent de gros profits sur les richesses du pays monnayant 2% de taxes sur la production, les malgaches étaient en mesure d’espérer la construction de centrales hydrauliques qui auraient pu renforcer le réseau national. A la place, on a eu droit à de petites centrales thermiques qui laissent des miettes aux usagers, la majorité de la puissance étant exploitée par les opérateurs miniers en question.

La propagande environnementale du candidat potentiel à la présidence de la république est focalisée sur une « économie verte pour le développement ». Andry Rajoelina se montre nostalgique d’une époque qu’il n’a jamais connue et parle d’un Madagascar grenier à riz des années 60 et 70. Après avoir annihilé les avancées de la production agricole et les appuis aux paysans producteurs, détruit au sens propre et figuré du terme l’industrie agroalimentaire, le voilà qui promet une « autosuffisance alimentaire ».

Politique et sécurité

Andry Rajoelina a réitéré sa volonté de rencontrer le président Ravalomanana qu’il a renversé en 2009. « On attend de nous deux que l’on soit responsable et capable de résoudre le problème, dit-il. Le plus important et que le pays connaisse une stabilité politique ». L’élu maire d’Antananarivo a beau pris le pouvoir par la rue et avec l’aide de l’armée il y a 3 ans, l’on se demande encore s’il a pris conscience de sa fonction politique.

En lançant une pique à ses adversaires comme « les politiciens ne doivent pas être un obstacle au développement, ils doivent être des modèles », le jeune homme ne se sentirait pas concerné, à moins qu’il n’ait en fin pris conscience que l’obstacle c’est lui-même.

Face à l’autorité de l’Etat qui est de plus en plus contestée, le chef de la transition essaie de rappeler son pouvoir. Heureusement, il y a toujours ses alliés dans l’armée qui le suivent aveuglément. Le régime de transition devra affronter une milice de dahalo qui promettent une guérilla dans le sud du pays. « Je fais confiance dans le savoir-faire de nos forces de l’ordre, a déclaré Andry Rajoelina. Il faut rassembler les forces, je crois que d’ici demain ou après demain, les dahalo seront arrêtés ».

Comment faire ? Et le locataire d’Ambohitsorohitra de se révéler en fin stratège militaire. « Il y a des moyens comme les 4×4 ou les hélicos, si cela ne marche pas avec les 4×4, je ne vois pas le problème pour utiliser les hélicoptères ». Sauf que les appareils à la disposition de l’armée ne sont pas du tout militaires, mal protégés et non armés. En tout cas, l’assaut pourrait intervenir juste après le 26 juin.