jeudi , 25 avril 2024
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Ban Ki-Moon : « je suis personnellement surpris qu’un coup d’état se fomente »
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon reçu au palais d'Etat d'Iavoloha par le président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina (Ph: Prm)

Ban Ki-Moon : « je suis personnellement surpris qu’un coup d’état se fomente »

La visite de Ban Ki-Moon à Madagascar a été l’occasion pour le Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies de délivrer un message sur la démocratie afin d’éviter à la Grande Ile un nouveau changement anticonstitutionnel de gouvernement. Les malgaches auront surtout attendu une déclaration forte sur le retour des îles éparses sous la souveraineté de Madagascar.

Le président Hery Rajaonarimampianina s’est montré reconnaissant envers le Secrétaire général pour l’appui des Nations-Unies, en particulier après la crise. « Vous avez  largement contribué  à une résolution pacifique pour repartir sur de nouvelles bases, de meilleures voies pour sortir de la crise, des élections démocratiques ». Il estime que Madagascar est sur la voie de redressement grâce au soutien de différentes entités nationales et internationales. « Beaucoup restent à faire face à l’attente légitime d’une population qui mérite beaucoup mieux que ce qu’elle a subi, à savoir l’amélioration de la gouvernance, la  lutte contre la corruption, préserver les libertés d’ expression, promouvoir les respects des droits de l’Homme, l’utilisation des ressources naturelles… lutter contre la corruption, assumer la redevabilité des dirigeants et être attentifs à nos jeunes ».

La légendaire hospitalité des malgaches a ravi le Secrétaire général de l’ONU. « Le  Gouvernement et le Peuple malagasy ont fait montre d’un accueil chaleureux », dit-il. Durant ses différentes rencontres, Ban Ki-Moon a « toujours mis l’accent sur la reconstruction, d’un avenir nouveau à Madagascar qui se heurte  à la pauvreté et à la sous nutrition, or d’importantes ressources naturelles sont présentes ». Résolument optimiste, il affirme que « d’ici  2030, Madagascar aura un nouvel avenir avec le soutien de grands nombres d’Etats et de Partenaires. L’Etat fera tout son possible pour atteindre les objectifs de développement durable ».

Sur le plan politique, le SG des Nations-Unies s’est limité à des déclarations très diplomatiques comme la nécessité de promouvoir un développement sans exclusion, la primauté des droits de l’Homme… il a même félicité les parlementaires « pour leur détermination à  lutter contre la corruption, le trafic des espèces menacées d’extinction », insistant sur des valeurs démocratiques comme l’intégration,  la participation, l’instauration d’un climat de confiance et l’équité. « Le pays présente des opportunités pour résoudre les problèmes, a déclaré Ban Ki-Moon. Le  dialogue devrait être inclusif et paisible ».

Dans un contexte d’une énième rumeur d’un coup d’Etat qui se prépare, le SG de l’Onu a été clair sur le sujet : « la situation politique de Madagascar présente un  intérêt particulier pour la communauté internationale, notamment en Afrique avec l’Union africaine. Après les élections, vous avez le devoir de rétablir la paix dans votre pays vous ne devez pas rater cette opportunité du soutien de la communauté internationale. Je suis personnellement surpris qu’un coup d’état se fomente. Les Nations Unies  et l’Union Africaine ne tolèrent jamais les changements de gouvernement illégal, et j’invite tous les dirigeants politiques à calmer les esprits ».

Comment Hery Rajaonarimampianina mettra-t-il à profit le passage du secrétaire général de l’ONU pour évoquer l’épineux dossier des îles éparses que la France refuse de restituer à Madagascar ? Au moins, on est sûr qu’il en a parlé. « Le Président m’a entretenu de cette situation, a déclaré Ban Ki-Moon. La résolution des Nations-Unies a décidé que la France devrait entamer des pourparlers avec le Gouvernement malgache. Les deux parties ont commencé. J’encourage les deux pays à trouver une solution ». Les Nations-Unies ne seront pas d’une aide quelconque comme de nombreux malgaches l’espéraient. Il n’y a pas d’obligation pour la France de restituer ces parties du territoire malgache.