vendredi , 19 avril 2024
enfrit
A mon avis, le Malgache n'obéit pas à sa coutume d'une manière spontanée et servile, avec une totale inertie mentale. Je pense plutôt qu'il cherche le plus souvent à l'interpréter à son profit.

COUTUME ET EVOLUTION: L’évolution de la circoncision à Madagascar

Ma courte théorie. Opérationnellement,  coutume  et  évolution  sont des mots qui sont trop mal assortis. L’évolution c’est ce qui va de l’avant, c’est ce qui transforme, fait bouger, améliore, libère. C’est un pouvoir. La coutume, elle, est un devoir. C’est toujours celle qui devrait rester comme elle l’était et qui, parfois, de son origine ancestrale, devrait être sagement respectée et conservée. C’est les mêmes manières et habitudes qui, en dépit de nombreuses causes d’altérations se maintiennent de génération en génération. Il est clair alors qu’une coutume pourrait faire l’objet d’une obéissance passive ou d’une adhésion servile et spontanée à l’encontre d’un peuple et avec laquelle l’idée d’une évolution pourrait ne jamais y trouver une issue.

Mais minute! une coutume n’est pas une convention! Elle n’est viable que consentie par le peuple ; une coutume se forme, se stabilise et évolue par répétition d’usage. Moi, je pense que le Malgache est prêt à transgresser sa coutume à condition qu’il n’y perde ni de son prestige ni de ses avantages. En réalité, le Malgache n’obéit pas aveuglément à sa coutume : il y est contraint mais il cherche à l’interpréter à son profit.  


Chercher ce qu’il y a de mieux pour les enfants. Avant de devenir une affaire purement chirurgicale, la circoncision était la bête noire des petits mômes d’avant les années 90.  Du temps des Rainjaza, le circonciseur venu à l’aube du jour favorable indiqué d’avance, devait comme prévu réaliser l’opération avec comme seul instrument, hélas, un bistouri et zéro anesthésie : les synonymes d’une souffrance pure mais c’était l’inévitable. Par ailleurs, une vérité s’incarne. D’après certains « Les femmes ont dû souffrir naturellement à cause du châtiment divin durant leur enfantement, pour leur part, les hommes, eux, doivent supporter dès leur jeune âge la circoncision …Un petit garçon ne deviendra parfaitement un homme que s’il est circoncis » : certes, mais n’empêche que ce procédé est malsain. Il y a trop de risques de complications : les cas d’hémorragies ou de manque d’hygiène pourraient provoquer la mort de l’enfant.


Actuellement, grâce à la chirurgie, faire circoncire un enfant  est aussi simple qu’un piercing ou un vaccin quelconque : quasiment sans douleur ni effusion de sang, hygiène et rapidité assurées. La majorité des parents malgaches font circoncire leur petit chez le médecin à la manière américaine.


A Madagascar, la circoncision a toujours été vivement conseillée chaque hiver entre le mois d’Avril et de Septembre, là où la température est plus atténuée : 0 à 20° C environ. Histoire de cicatriser plus rapidement. La circoncision est désormais même recommandée par l’OMS. Les temps ont donc évolué, la coutume aussi.