mardi , 23 avril 2024
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La Banque mondiale est le premier partenaire de Madagascar. La Revue de Portefeuille est une opportunité pour de nouvelles règles et un nouveau partenariat plus efficace.

Gouvernance: la lenteur administrative, au pilori

Les responsables des institutions financières, en particulier ceux de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) ont vivement dénoncé la lenteur des procédures administratives. « Je n’ai jamais compris, s’est indigné le Directeur des Opérations de Banque mondiale pour Madagascar, Hafez Ghanem, pourquoi le département des Contrôles des Dépenses Engagées (CDE) prend-il près de 4 mois pour donner son avis sur un dossier alors que cela peut s’effectuer en un quart d’heure! » Telle est l’appréciation exprimée le 9 octobre 2002 par un de nos principaux partenaires sur la situation actuelle en matière d’ardeur au travail lors de l’ouverture de la Revue de Portefeuille des projets financés par la Banque mondiale.

En tout cas, les projets et les programmes ne sont pas les seuls à se plaindre de la lenteur de l’Administration. Les simples usagers, le public et ceux qui ont à faire avec les Finances, le Budget et autres départements, du moment qu’il s’agit d’un peu d’argent soit à recouvrer à l’issue d’un service rendu, soit à utiliser en vue de démarrer un projet sont les premiers à subir silencieusement cette lenteur. L’agent de la Fonction publique anonyme attend plusieurs mois voire des années pour bénéficier des avancements dont il est en droit de jouir. Celui qui a droit à une prise en charge ou qui exige des remboursements doit patienter plusieurs mois.

L’Etat lui-même doit attendre trois mois au moins, avant de pouvoir jouir de son budget après que la Loi des Finances ait été votée. Entre temps que fait-il? Il fonctionne au ralenti sans budget de fonctionnement et au grand dam des contribuables et des usagers qui sont obligés d’apporter du papier Vélin et des papiers pelures en plus de l’enveloppe « de reconnaissance » ou le « goûter » de Monsieur ou Madame pour service rendu.

A beaucoup d’égards, les critiques des uns et des autres sur une main mise de groupes d’argentiers sur les finances de l’Etat ne seraient pas sans fondements. Entre temps en effet, il y a les bons spéciaux et les bons spéciaux par adjudication qui sont rémunérés grassement par le Trésor public. On s’interroge alors si le ministre Andriamparany Radavidson, en charge du Budget, de l’Economie et des Finances peut faire bouger les choses et transformer les méthodes de travail comme il le souhaite. Se référant d’ailleurs aux récents propos du président de la Banque mondiale qui réclame moins de palabres et plus d’actions concrètes, il a déclaré que le gouvernement est plus que jamais disposé à appliquer les rectifications nécessaires pour que les impacts des décisions soient rapidement perceptibles. Le défi, comme l’a souligné Hafez Ghanem, est aujourd’hui de doubler le taux d’utilisation des crédits non décaissés, de l’ordre de 500 millions USD, mais également d’améliorer le taux d’exécution des projets afin d’atteindre l’objectif de développement rapide souhaité.

RAW