mardi , 16 avril 2024
enfrit
La crise politique fait que Banque centrale de Madagascar est aujourd'hui au centre du débat, dans une ambiance de faits divers où l'Etat et la population jouent au chat et à la souris.

L’attention focalisée sur la Banque centrale de Madagascar

La Banque centrale de Madagascar, à Antananarivo, la capitale, est sous bonne garde depuis les dernières 48 heures à la
suite d’une tentative de l’Etat malgache de transférer son siège, et donc l’argent public, à un autre endroit selon les
partisans de Marc Ravalomanana. C’est un fait rocambolesque qui jalonne ainsi la situation politique de la Grande Ile, depuis la nuit de mardi. Des sources
informelles ont en effet laissé entendre qu’en raison de la grève générale des partisans de Marc Ravalomanana à
Antananarivo, une grève qui a paralysé le secteur financier dont la Banque centrale de Madagascar, les autorités
malgaches auraient décidé de transférer le siège de la Banque centrale de Madagascar dans la ville de Toamasina, à l’Est
du pays, la région d’origine du président Didier Ratsiraka et son fief politique. En effet, cette ville côtière, pour l’instant,
ne connaît point les soubresauts des mouvements de revendication du camp de Marc Ravalomanana, puisque les
partisans du président de la République en exercice y sont majoritaires.

Vigilance

Les employés en grève de la Banque centrale de Madagascar, ayant appris l’initiative des autorités, ont décidé
d’organiser un sit-in devant le siège de la Banque 24 heures sur 24 au lieu de défiler dans les rues ou d’assister au
meeting politique quotidien de la place du 13 mai. Une simple communication radiophonique a suffi, le soir du 12 février,
pour que plusieurs centaines d’individus, sous une pluie drue, se déplacent pour se porter volontaires et monter la garde
autour du siège de la Banque centrale dans le quartier d’affaires d’Antaninarenina, en plein centre ville. Ils ont bloqué
tous les accès qui mènent vers l’établissement, après avoir constaté des éléments des forces de l’ordre et des voitures
suspectes rôder dans le quartier.
Les agents de la Banque centrale qui adhèrent au mouvement de grève du candidat Marc Ravalomanana ont, à maintes
fois, insisté sur le fait que « l’argent de la Banque centrale appartient au peuple malgache « . Ils dénoncent ainsi ce qu’ils
appellent « une velléité de faire de cet argent public une propriété familiale « . Une allusion aux « prélèvements de fonds  »
qui auraient été perpétrées par des proches du président de la République Didier Ratsiraka au début de la crise politique
actuelle.

Illégalité

Le transfert du siège de la Banque centrale à Toamasina, un fait qui n’est pas conforme à la loi portant statut de cet
établissement, selon les employés, permettra aux dirigeants actuels d’avoir la mainmise sur l’argent public, loin du blocage
causé par la grève générale. D’où la vigilance accrue de la population d’Antananarivo qui craint qu’une fois le successeur
de Didier Ratsiraka accède au pouvoir, en l’occurrence Marc Ravalomanana dans la situation actuelle, les caisses de l’Etat
soient vides. Le maire de la capitale, Ravalomanana, devait déjà faire face à pareille situation, en 1999, quand il a accédé
à la magistrature de la ville d’Antananarivo. Il n’y avait pas, à l’époque, 1 franc dans les caisses de la commune.