vendredi , 29 mars 2024
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Le dessous de la nomination du premier ministre
Le président Rajaonarimampianina et son troisième premier ministre en deux ans, Solondrasana Olivier Mahafaly (Ph. PRM)

Le dessous de la nomination du premier ministre

Solonandrasana Olivier Mahafaly a déjoué tous les pronostics. Sa nomination en tant que chef du gouvernement témoigne d’un choix clair du président Rajaonarimampianina pour se préparer aux élections présidentielles de 2018. Il ne sera pas question de défendre un bilan famélique mais de s’assurer que le candidat de l’Etat soit dans les meilleures conditions pour gagner. L’administrateur civil s’est distingué par ses micmacs incompréhensibles et parfois grossiers lors des préparatifs des différentes élections. Il a tout de même un bon bilan si l’on s’en tient au nombre de maires et de sénateurs élus sous les couleurs du parti au pouvoir.

Loin d’être favori, Solonandrasana Olivier Mahafaly a grillé ses concurrents dans le sprint final. « Tout a changé quand le premier ministre prétendu démissionnaire a nié avoir démissionné », témoigne le proche d’un candidat premier ministre. Selon lui, le pouvoir a sacrifié toute logique politique et économique. « Il fallait juste un premier ministre qui pourra contrer toute capacité de nuisance de Jean Ravelonarivo », dit-il, estimant qu’à ce jeu-là, le ministre de l’Intérieur a le profil de l’emploi.

Dans la dernière ligne droite, il y avait le candidat préféré des partenaires et bailleurs de fonds, Angelo Rakotonirina qui s’essoufflait face à la grande offensive du président du Fivmpama, Eric Rajaonary. L’opérateur économique a fait le travail auprès des députés. Il était donc le favori officiel présenté par Jean Max Rakotomamonjy au président de la République. Il aurait bénéficié du soutien de 80 députés.

Un autre candidat jouait les trouble-fêtes. Auguste Paraina misait sur le fait que ses deux adversaires étaient des personnes des Hauts-Plateaux comme le président de la République. Il était donc le candidat côtier qui devrait composer un ticket avec Hery Rajaonarimampianina à la tête de l’exécutif. De plus, l’homme est aussi originaire du sud-est comme le premier ministre sortant Jean Ravelonarivo.

Tapis dans l’ombre, Solonandrasana Olivier Mahafaly a attendu son heure avant que la situation ne tourne à son avantage. Sa nomination à la tête du gouvernement trahirait les intentions du président. Du moins, on sait que la priorité est de gagner les élections par la machine administrative. La formation d’un gouvernement de combat est un peu le résultat des circonstances provoquées par la vraie fausse démission du général Ravelonarivo.

Solonandrasana Olivier Mahafaly a un CV loin d’être impressionnant mais c’est un fidèle parmi les fidèles. Il ne rechigne pas à prendre des initiatives pour adapter la machine électorale selon les besoins du moment. En témoignent les différents arrêtés et décisions ministériels ouvertement anti-démocratiques mais terriblement efficaces. De plus, l’homme reste ministre de l’Intérieur, sans doute parce qu’il n’a pas trouvé de remplaçant fiable.