vendredi , 29 mars 2024
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Le processus de médiation suit son cours alors que Didier Ratsiraka a débuté, samedi, sa campagne pour le second tour de la présidentielle, tandis que Marc Ravalomanana renforce le mouvement de grève.

Le second tour pour Radidy, la grève générale pour Ravalo

Le président candidat Didier Ratsiraka a finalement choisi de démarrer, dans la difficulté mais sans le moindre complexe, sa campagne électorale en vue du second tour du scrutin présidentiel samedi, alors que son rival, Marc Ravalomanana, a annoncé le durcissement de son mouvement de grève. S’en tenant à la stricte légalité en effet, le président de la République voudrait poursuivre le processus électoral sans avoir apporté un minimum de garantie pour une élection libre et transparente. Le maire de la capitale malgache, Marc Ravalomanana, qui s’estime élu dès le premier tour de la présidentielle continue, de son côté, à réclamer « la vérité des urnes  » avant un éventuel second tour et a appelé à un renforcement de la grève générale.



Médiations



L’intransigeance dont les deux parties ont fait preuve ces derniers temps a fait qu’une tentative de première rencontre entre les deux hommes forts de la Grande Ile a finalement avorté samedi. Le camp de Marc Ravalomanana a estimé que les conditions d’un véritable dialogue ne sont pas, pour le moment, remplies. Car le président Ratsiraka, selon les partisans du maire de la capitale, n’affiche aucune volonté de détendre l’atmosphère. Une appréciation qui fait suite notamment aux propos de Didier Ratsiraka traitant Marc Ravalomanana de « fasciste  » et de « nazi « .



Ravalomanana et ses partisans y voient carrément une volonté sournoise de torpiller le processus de négociation. Les tentatives de médiation n’ont pour autant pas disparu. Après la mission de parlementaires francophones à Antananarivo, la capitale malgache, la semaine dernière, le Secrétaire général de l’OUA, Amara Essy, est aujourd’hui à Madagascar pour tenter de désamorcer la crise. Une nouvelle rencontre entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana n’est pas exclue, dès cette semaine, apprend-on de sources concordantes. Les colombes des deux camps adverses admettent désormais le principe d’un nouveau gouvernement consensuel, tandis que les faucons préparent, sans crier gare, l’avènement d’affrontements violents entre les deux parties, en multipliant les actes de provocation.



Blocus



La route nationale n°2 reliant Antananarivo à la ville portuaire de Toamasina est ainsi bloquée depuis plusieurs jours par une cinquantaine de partisans de Didier Ratsiraka afin, dit-on, de couper l’approvisionnement de la capitale en carburant. Et puisque le mouvement de grève ne concerne que la ville d’Antananarivo, comme aiment à le ressasser le président Ratsiraka et ses partisans, des originaires des régions des hauts plateaux qui habitent les villes côtières de Madagascar sont, à plusieurs reprises, sommés de rejoindre leur région d’origine. Laissant ainsi planer le spectre d’une guerre tribale dans le pays. Mais c’est le fait, pour l’instant, d’une minorité extrémiste qui ne vise qu’à faire dégénérer la crise politique actuelle.



Beaucoup d’observateurs, espèrent encore, malgré tout, qu’un compromis soit trouvé d’ici quelques jours. La majorité de la classe politique est par ailleurs persuadée que l’organisation d’un second tour de l’élection présidentielle dans le contexte actuel est tout simplement une démence.