jeudi , 25 avril 2024
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La structure des provinces autonomes, qui rappelle sans doute trop l'amiral Ratsiraka, commence à agacer. Le parti TEZA figure parmi les pionniers qui exigent la fin de cette structure pourtant parfaitement légale.

Le TEZA pour la fin des provinces autonomes

Au terme de son congrès national, tenu à Antananarivo les 29 et 30 Mars, le parti TEZA, une formation politique de la mouvance présidentielle, réclame, notamment, la fin des provinces autonomes. A la place des six provinces autonomes de la Grande Ile, une structure consacrée par le référendum constitutionnel de 1998 après le retour de Didier Ratsiraka au pouvoir, le parti TEZA préconise, pour Madagascar, plutôt l’adoption des 24 régions. Les résolutions du congrès évoquent clairement ce sujet.

« Les provinces autonomes sont des collectivités publiques dotées de la personnalité juridique ainsi que de l’autonomie administrative et financière », stipule la Constitution malgache en son article 126. Sauf que cette disposition est loin, aujourd’hui, d’apporter le développement socio-économique nécessaire aux six provinces de la Grande Ile. Des partis politiques, à l’instar du MFM, se sont ainsi prononcés sans fards pour le retour à l’adoption des 24 régions en matière de décentralisation. Le système des régions, adopté au début de la troisième République en 1992,  a été par la suite mis à mal par l’équipe de l’amiral Ratsiraka qui, dès son retour au pouvoir en 1997, avait concocté une révision de la Constitution. Derrière les provinces autonomes, ainsi, quoi qu’on en dise, beaucoup voient encore l’ombre de Didier Ratsiraka.


L’image des provinces autonomes, dans une certaine mesure, est restée collée à celle de l’amiral Ratsiraka. Une image qui plus est présentée sous le plus mauvais angle. Car, en dépit de la disposition de l’article 128 de la Constitution qui spécifie que « la circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est libre entre toutes les provinces autonomes et à l’intérieur de chaque province », Didier Ratsiraka, aux moments forts de la crise de 2002, a fait des provinces autonomes une arme redoutable pour diviser les Malgaches. A travers, essentiellement, les barricades sur les routes nationales et à travers, surtout, la tentative de sécession des cinq provinces autonomes. Cela, malgré une autre disposition constitutionnelle très sévère : « toute sécession ou tentative de sécession d’une ou de plusieurs provinces autonomes est interdite. Les auteurs de tels actes(?) sont passible de la peine maximale prévue par le code pénal » (art 129).


L’amiral Ratsiraka, pour différents motifs, avait agi de la façon contraire à l’esprit de la Constitution. Depuis lors, l’autonomie des provinces n’est plus vue, même par certains de ses concepteurs, d’un très bon ½il. Elle n’a pas bonne presse. Le nouveau pouvoir, cependant, n’a visiblement pas l’intention, du moins à bref délai, de changer de cap. Une révision de la Constitution n’est point à l’ordre du jour. Mais en catimini, le dada du MFM et du parti TEZA ? les 24 régions ? reprend ses lettres de noblesse. Au niveau des structures administratives en effet, le système des régions est privilégié. Pour la mise en place de ses différentes structures décentralisées, à titre d’exemple, le ministère de l’agriculture a choisi ce système. Un choix jugé judicieux et qui, estime-t-on au sommet de l’Etat, doit servir de modèle aux autres départements.