Le torchon brûle entre Ravalomanana et le régime HVM

Il ne l’a pas dit clairement, mais le sous-entendu n’a trompé personne. L’ancien président Marc Ravalomanana bascule sans doute définitivement dans l’opposition sans l’avoir spécifié formellement.

« Plus rien ne va concernant la gestion des affaires publiques », a affirmé l’ex-président à l’issue d’une réunion du bureau politique de son parti, le TIM. Diverses actions et initiatives des dirigeants du pays ont été vilipendées par Marc Ravalomanana.

Tout a commencé, en réalité, quand le litige concernant un terrain à Andohatapenaka a suscité une nouvelle polémique. Marc Ravalomanana est resté convaincu que le terrain appartient à son groupe industriel Tiko, mais l’Etat ne voit pas la situation de la même manière et a lancé des projets d’infrastructures sur le terrain litigieux. Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Même si tout le monde sait qu’il n’y a jamais eu d’entente parfaite entre les dirigeants du pays et l’ancien exilé d’Afrique du Sud.

La réaction ne s’est pas fait attendre du côté des dirigeants. Le ministre Rivo Rakotovao, et non moins président du parti au pouvoir, le HVM, a dénoncé l’attitude de Marc Ravalomanana. Ce dernier a été montré du doigt en raison de son « immixtion dans la gestion de la Commune Urbaine d’Antananarivo ». « C’est sa femme qui a été élue maire mais pas lui », a affirmé le ministre sur une radio privée. Rivo Rakotovao est allé jusqu’à évoquer l’éventualité d’une sanction à l’endroit de Ravalomanana. « Ses avantages en tant qu’ancien chef d’Etat pourraient lui être retirés s’il continue à agir inconsciemment », a-t-il tonné.

Le divorce est consommé entre l’ancien président et les dirigeants actuels de Madagascar. L’alliance entre les deux parties était fragile depuis le début, car les autorités n’étaient jamais entièrement disposées à accorder toutes les marges de manœuvre à Marc Ravalomanana, un concurrent probable lors des élections à venir dans la Grande Ile.