vendredi , 19 avril 2024
enfrit
L'année 2003, contrairement à la précédente, est placée sous le signe de l'apolitisme, bien que, quelque part, des têtes bien pensantes aimeraient que la situation se présente autrement.

Les regards détournés de la politique

Alors que des personnalités politiques continuent, au nom de leur parti politique respectif, à émettre l’idée d’une réconciliation nationale, et consécutivement d’une conférence nationale, le régime en place donne l’impression d’avoir transcendé les joutes politiques. A la place d’une conférence nationale de réconciliation, le président malgache, Marc Ravalomanana, préfère une conférence économique.


Les temps ont-ils changé? Au plan politique, cependant, les vieux dinosaures, tels le CRN de l’ancien président Albert Zafy, ou encore le parti AKFM, autrefois proche de l’ancien président Didier Ratsiraka, souhaitent la tenue de cette conférence nationale dans le but, estiment-ils, de réconcilier tous les malgaches après la crise de 2002.


Autre signe du changement : les meetings politiques, tout comme la campagne électorale des législatives partielles, n’emballent point la population. A Toliara, au Sud du pays, la dernière tentative de rassemblement des mécontents du nouveau régime n’aurait, selon une source locale, attiré que quelques centaines de personnes, donnant, naturellement, aux forces de l’ordre la latitude d’agir en conséquence, surtout que le meeting ne bénéficiait pas d’une autorisation au préalable des autorités provinciales.


Sans doute, pour un certains temps, les questions politiques seront reléguées au second plan. Le nouveau pouvoir ne fait, cependant, pas que des heureux. La méthode de gouvernance, visiblement, n’est pas celle que tout le monde attendait. Car, au fil du temps, Ravalomanana avait de plus en plus de mal à se défaire de son réflexe de chef d’entreprise autoritaire. Mais beaucoup, malgré cela, sont prêts à accorder à Marc Ravalomanana, et son équipe, l’état de grâce qu’il souhaitait. Et ce sera sur les actes, dans quatre ans environ, qu’il sera jugé. Le président malgache, en attendant l’échéance, n’a point droit à l’erreur. Ses adversaires guettent le moindre faux pas. Et la population, souvent dans la passivité, attend non sans impatience les premiers fruits de son « développement rapide ». Car, comme l’a dit un entrepreneur étranger qui tente de convaincre ses pairs de venir à Madagascar, la stabilité politique est là « pour au moins cinq ans ». Et que, par conséquent, le contexte est favorable plutôt aux affaires qu’aux palabres.