vendredi , 19 avril 2024
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La communication de la présidence de la transition est toujours déraisonnable et passionnée comme si le coup d’Etat a été perpétré il y a un mois et non pas 3 ans et demi. Suite au refoulement musclé de son épouse et de sa bru à l’aéroport d’Ivato, le président Ravalomanana explique et demande aux malgaches de ne pas faire attention à un communiqué fait par des gens qui ne sont au courant de rien. Andry Rajoelina lui a fait croire sa volonté pour l’apaisement, mais ce n’est pas le cas des gens du palais d’Ambohitsorohitra qui s’accroche eux aussi au pouvoir.

Marc Ravalomanana éteint le communiqué incendiaire de la HAT

En quoi la visite d’une semaine que Lalao Ravalomanana allait faire à sa famille est-elle une provocation contre la HAT. Les réflexes d’une autorité de facto aussi illégale que légitime refont surface. « Marc  Ravalomanana a encore torpillé le processus de sortie de crise en se servant, cette fois – ci, de sa propre épouse elle – même, Mme Lalao Ravalomanana ».

Une communication – propagande d’après putsch

Et celui qui a constamment violé la feuille de route et qui s’en est servi uniquement pour essayer de légitimer son pouvoir mal acquis donne une leçon d’unilatéralisme, sa spécialité : «  En effet, d’une manière indiscutablement unilatérale, il a fait retourner son épouse à Madagascar alors qu’un tel retour n’a même pas été évoqué durant l’entretien qu’il a récemment eu aux Seychelles avec le Président de la Transition ». A-t-il été question alors qu’un tel retour soit interdit. En tout cas, la HAT préfère violer la feuille de route par la crainte que lui inspire l’ex-première dame.

Et la provocation de la HAT qui crie au loup tout en agissant comme un vrai prédateur des droits continue : « En tout cas, Mr Marc Ravalomanana, comme à l’accoutumée, vient encore de perpétrer un acte de provocation en servant de son épouse, alors que lui et le Président de la transition Andry Rajoelina sont encore en pleine concertation dans le but de faire sortir Madagascar de la crise ».

L’interprétation est de bas étage, « comme à l’accoutumée » mais peut-on espérer mieux que de la propagande d’ancien putschiste. L’agressivité du communiqué de la HAT est à l’image de la brutalité policière dont ont été victimes Lalao Ravalomanana et sa bru Guergana à l’aéroport d’Ivato.

Son entourage « irresponsable et provocateur » dans son discours « remet se balises autour d’un Andry Rajoelina qu’il considère comme une brebis face à un loup. Ce n’est pas la sérénité à la HAT qui pense avoir trouvé un mobile pour empêcher un retour de Marc Ravalomanana imposé par la SADC. « Ce geste (…) pourrait remettre en cause la poursuite des prochaines négociations devant être tenues entre ce dernier et le Président de la transition Andry Rajoelina ».

Un discours de sérénité pour Mar Ravalomanana

« Ne croyez pas ce qui est dit dans un communiqué rédigé par des gens qui pensent deviner ce qui s’est passé aux Seychelles. C’est lui – Andry Rajoelina – et moi qui avons parlé, je ne suis pas fou pour prendre un risque et envoyer ma femme là-bas », a réagi Marc Ravalomanana.

Le président en exil a alors expliqué à ses partisans que Andry Rajoelina lui avait rassuré sur un début d’apaisement. « J’ai protégé votre fils et vos biens et je continue à le faire,  car moi aussi j’ai des enfants», lui aurait déclaré le chef de la HAT. Ce qui a provoqué une huée de la foule qui est loin d’en être persuadée.

 « Après Seychelles, mon épouse m’a demandé comment cela s’est passé, car elle était impatiente de venir voir son fils à Madagascar », raconte le président en exil. Il lui alors fait part des propos rassurants du chef de l’autorité malgache tout en précisant que celui-ci ne veut pas d’une arrivée célébrée avec une foule ou des journalistes.

« Avant son départ, j’ai dit à mon épouse :  vous y allez pour rendre visite à la famille, votre billet est un aller-retour, vous partez le vendredi et revenez le vendredi d’après… Je ne l’ai dit qu’à a mon fils qui a averti d’autres personnes, les gens qui sont venus l’accueillir ( Madame Lalao Ravalomanana née Rakotonirainy) n’étaient pas nombreux ».

Le président Ravalomanana s’est dit choqué par la brutalité et à la violation des droits dont ont été victimes sa femme et sa bru. « Je ne m’y suis pas attendu, en 24 heures, l’espoir et la confiance que l’on vient de construire ont été anéantis ».

Andry Rajoelina a beau jouer le rôle de la victime alors que lui et son entourage politique agissent comme de vrais tyrans. Les malgaches pourront-ils tolérer indéfiniment les dérives d’un régime totalitaire qui continue à attribuer systématiquement la faute aux autres, particulièrement à ses prédécesseurs alors qu’il est en train de finir tout un mandat sans avoir été élu et usant d’un pouvoir répressif.