jeudi , 25 avril 2024
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Opposition : Risque de radicalisation

Les membres de l’opposition réunis au sein d’une coalition ont été interdits de manifestation dans la capitale, le samedi 24 septembre. Un rassemblement au gymnase couvert de Mahamasina, un lieu pourtant clos, a été interdit au dernier moment pas les autorités.

« Si on ne peut pas se réunir dans un lieu clos, où est-ce que l’on pourrait se rassembler ? Les autorités semblent vouloir nous pousser à aller dans la rue », a expliqué l’un des meneurs du mouvement de l’opposition, Hajo Andrianainarivelo. « Nous serons sans doute contraint d’aller sur la place de la Démocratie à Ambohijatovo si le gymnase nous est interdit », renchérit Alain Andriamiseza.

La colère et la déception étaient au rendez-vous à l’issue d’un échange entre les leaders de l’opposition et les forces de sécurité, samedi, devant le gymnase de Mahamasina. Ce lieu est géré par la Commune d’Antananarivo qui a autorisé le rassemblement de l’opposition. Mais très tard à la veille de la réunion, les forces de sécurité ont été réquisitionnées pour empêcher le rassemblement. Les militaires ont invité le propriétaire du matériel de sonorisation à le démonter, sous peine de saisie.

Quelques jours auparavant, l’arrestation de deux manifestants dans la localité de Soamahamanina où des paysans s’opposent à une exploitation minière opérée par une société chinoise était potentiellement source de nouvelle tension politique. C’est sans doute l’une des raisons inavouées par les autorités, à l’origine de l’interdiction du rassemblement de l’opposition.

La coalition de l’opposition a demandé la libération des deux meneurs du mouvement de Soamahamanina. La même coalition, on le sait, a demandé depuis quelques semaines, le départ du président Hery Rajaonarimampianina et la tenue d’une élection anticipée. Avec la réaction des autorités, samedi 24 septembre, la radicalisation du côté des opposants ne serait pas une surprise. Certains évoquent déjà la possibilité d’une descente dans la rue.