vendredi , 19 avril 2024
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Auparavant réputé proche du président Ravalomanana, notamment à la suite de la crise de 2002, le RPSD est actuellement face à un véritable dilemme : rester dans le camp de la mouvance présidentielle ou rejoindre, définitivement, l'opposition.

RPSD : l’image d’un parti écartelé

Des membres du parti n’hésitent plus, dorénavant, à qualifier le régime de « dictature ». Mais les avis divergent complètement, et le parti RPSD (Rassemblement pour la social-démocratie) apparaît, à la suite d’une réunion tenue à Antananarivo, dimanche 20 juillet, de plus en plus divisé.


En effet, le Secrétaire général du parti, Eugène Voninahitsy, qui continue de frayer avec des membres de l’opposition, préconise la tenue d’un congrès national en septembre. L’objet du congrès, de prime abord, serait de clarifier la position du parti sur l’échiquier politique et, dans le même temps, de prendre les décisions qui s’imposent, surtout que les élections communales approchent.


De son coté, le président national et fondateur du parti, Marson Evariste, préfère plutôt l’introspection qu’un congrès national, préférant visiblement rester au sein de la majorité présidentielle incarnée par le « Firaisankinam-pirenena », la coalition du RPSD et du parti AVI avec le parti présidentiel TIM. Or, c’est, a priori, ce que Voninahitsy et ses compagnons aimeraient, à tout prix, éviter. La divergence entre les deux hommes est telle que le parti, aujourd’hui, donne l’image d’un parti politique inexorablement en proie à la division.


A l’issue de la réunion du 20 juillet, Marson Evariste a laissé transparaître même de vives remontrances à l’égard de ceux qui se déclarent dans le camp du président de la République, Marc Ravalomanana, tout en adoptant le langage et la politique de l’opposition. Il souhaiterait que le parti évalue, d’abord, ses forces : Marson Evariste fut candidat malheureux à la présidentielle de 1992, tandis que Eugène Voninahitsy, également candidat en 1996, n’a obtenu que 4% des suffrages – mais il n’en est pas moins populaire dans son fief de Maintirano (Ouest) où il a été élu député de Madagascar, face au candidat TIM. Au cours des dernières législatives, par ailleurs, le RPSD n’a pu faire élire que 8 députés, pour 160 sièges à pourvoir au niveau de la Chambre basse.


Le spectre de la division, on le sait, a plané sur le RPSD depuis les législatives anticipées de décembre 2002. Car, à l’époque, alors que Marson Evariste a intégré la coalition de la mouvance présidentielle « Firaisankinam-pirenena », Eugène Voninahitsy avait décidé, unilatéralement, de présenter des candidats sous la bannière du RPSD. Et les militants de base sont aussi divisés que les dirigeants du parti. Seule consolation pour les membres : le RPSD n’est pas l’unique parti menacé ainsi de scission.