samedi , 20 avril 2024
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La mouvance Ravalomanana est à nouveau impliquée dans les institutions de la transition. La recommandation est venue de leur chef de file après les avancées constatées lors du Sommet de la Troïka de la SADC à Maputo. Malgré le triomphalisme d’Andry Rajoelina qui prétend être le seul à décider qui va se présenter aux élections, le président en exil Marc Ravalomanana reste confiant sur l’issue de la médiation et de la résolution de la crise : son retour au pays pour se présenter aux élections.

SADC : des conclusions positives et différentes pour la mouvance Ravalomanana

Avec la participation effective des membres du gouvernement et des parlementaires issus de la mouvance Ravalomanana, les institutions de la transition sont remises en selle. Cette réintégration a été officialisée par un conseil du gouvernement. Le Vice-premier ministre Pierrot Botozaza et ses collègues ont ainsi convenu avec le premier ministre Botozaza de travailler de concert pour l’application de la feuille de route.

Un tel retour est un mauvais point pour le TGV et l’omnipotent président de la HAT. Après avoir ignoré et minimisé l’absence de la mouvance Ravalomanana lors des décisions au parlement de la transition et lors des conseils des ministres et du gouvernement, la mouvance Rajoelina s’est rendu compte que toutes ses initiatives unilatérales ne sont que des coups d’épée dans l’eau. Sous peine de violer la feuille de route, Andry Rajoelina a opté pour une mesure de suspension des signatures des ministres qui est aussi illégale qu’inutile pour sortir de l’impasse.

C’est le président Marc Ravalomanana qui tire son épingle du jeu dans cette affaire, ayant montré toute son influence dans les institutions de la transition malgré une majorité écrasante des formations alliées des putschistes de 2009. « Le problème a été résolu », a-t-il déclaré après avoir annoncé l’appel aux membres de sa mouvance à réintégrer leur fonction au gouvernement, CT, CST et CENIT. 

Marc Ravalomanana a en effet dressé un bilan tout à fait opposé à celui du chef de la HAT. « La troïka et les deux mouvances ont reconnu que seule une élection est la solution ».  Il ajoute que « selon la SADC il faut respecter le calendrier électoral établi par la CENIT ». Jusque-là, le compte rendu est le même. Tout est différent dès que les enjeux de l’après transition sont abordés.

« Pour les élections, tous ceux qui veulent être candidats peuvent se présenter », rapporte Marc Ravalomanana, se référant au Sommet de la SADC. « Pour ce qui est de l’article 20 de la Feuille de route, la Troïka va prendre en main la question de mon retour », a-t-il ajouté. Pour la mouvance Ravalomanana, l’empêchement du retour au pays et de la candidature de son chef de file à la présidentielle de mai 2013 est une manoeuvre politique d’Andry Rajoelina et de son parti.

« La feuille de route est claire dans son article 20 : le retour des exilés politiques doit se faire sans condition », a martelé Marc Ravalomanana. « Pour ce qui est de la note explicative, elle a été ajoutée afin que le document soit signé, a-t-il commenté. Cet article n’aurait aucune valeur juridique, dans tous les cas, il ne peut empêcher l’application de l’article 20 ».

La HAT et les commandants de l’armée proches de la mouvance Rajoelina redoutent l’application de l’article 20 et prédisent un bain de sang si l’article 45 est appliqué. Le général Ranto Rabarisoa donne déjà des indications sur les résultats de l’évaluation, se basant sur une prétendue capacité de nuisance du président Ravalomanana. En tout cas, le président de la HAT envoie l’armée au front pour prendre la responsabilité politique de la décision sur le non-retour d’exil du président renversé.

Le général Rabarisoa, ce chef d’institution du régime militaro-civil instauré par Andry Rajoelina s’est indigné du retour triomphal de Didier Ratsiraka et évoquait le danger que représente un accueil encore plus fervent réservé à Marc Ravalomanana. Le retour de ce dernier est un problème pour les militaires et les politiciens liés au coup d’Etat de 2009 et ceux qui en ont profité. C’est très loin d’être le problème des malgaches.