vendredi , 19 avril 2024
enfrit
La conquête du pouvoir, par Marc Ravalomanana, dans les autres provinces de Madagascar s'annonce périlleuse, à l'image de la fusillade qui a eu lieu à Fianarantsoa.

Tuerie à Fianarantsoa

La ville de Fianarantsoa, au sud du pays, devait compter mardi le nombre de ses morts et blessés à la suite de vives répressions de la part des gardes du gouverneur local. Aux dernières nouvelles, l’incident a occasionné 6 morts, selon un représentant des manifestants partisans de Marc Ravalomanana, ainsi qu’une quarantaine de blessés. Les responsables de l’hôpital de la ville ont dénombré 3 morts. L’histoire se corse, en tout cas, dans ce chef-lieu de province où les partisans de Marc Ravalomanana étaient sur le point d’installer le nouveau président de la délégation spéciale de la province de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina, à la place du gouverneur. Mais, lundi, il a été d’abord question de libérer des partisans de Ravalomanana arrêtés par des gendarmes. Pour ce faire, un défilé a été dirigé par le président de la délégation spéciale vers le palais du gouverneur. Un défilé qui s’est soldé par une fusillade meurtrière. Les gardes du gouverneur ont tiré, à balles réelles, sur la foule. Et plusieurs grenades ont été utilisées. Les manifestants en colère ont incendié quelques lieux d’habitations de certains proches collaborateurs du gouverneur Emilson, avant de capturer le Procureur général. Bien que très proche du gouverneur, celui-là devait, sous la pression, revendiquer la démission de Emilson. Selon des sources concordantes, Pety Rakotoniaina a exhorté une frange de l’armée et de la police locale, qui aurait accepté, de l’aider à renverser le gouverneur. Des sources officieuses ont annoncé qu’une escarmouche avait déjà eu lieu hier entre les éléments de la gendarmerie qui composent la garde du gouverneur et une partie de l’armée.

Domination

Les prochains jours, théoriquement, à Fianarantsoa, verront la prise de la direction de la province par Pety Rakotoniaina. Le palais du gouverneur pourrait être pris d’assaut par ses partisans et une frange des forces de l’ordre. Ce qui, incontestablement, fera suite à une domination certaine de Marc Ravalomanana sur au moins deux provinces sur six à Madagascar. A Antananarivo, le gouverneur de province a insidieusement accepté de céder la place au président de la délégation spéciale nommé par Ravalomanana. Pour Fianarantsoa, la conquête de la direction de la province devait accidentellement commencer. Ce qui risque d’avoir, si les partisans de Ravalomanana réussissent dans un court délai, un effet de dominos sur les quatre autres provinces. Des négociations seraient déjà en cours, selon des sources concordantes, pour les autres provinces pour éviter les affrontements. La prise de la direction des provinces constitue pourtant une étape incontournable pour le président Marc Ravalomanana afin d’asseoir son pouvoir. Car, pour l’heure, ce sont les gouverneurs proches du président sortant Didier Ratsiraka qui font la loi dans les cinq provinces de la Grande Ile, à part Antananarivo.