samedi , 20 avril 2024
enfrit
Malgré les embûches, le Premier ministre du gouvernement de Ravalomanana a pu présenter devant les députés son programme de mise en œuvre de la politique générale de l’Etat.

Une étape franchie : Jacques Sylla à l’Assemblée

Certains ont redouté le pire, mais le Premier ministre Jacques Sylla, avec les membres de son gouvernement, a pu présenter sans encombres son programme de gouvernement à l’Assemblée Nationale. C’est une ultime étape franchie par le gouvernement du camp de Marc Ravalomanana, car sans cette présentation, le Premier ministre Jacques Sylla n’aurait reçu la crédibilité nécessaire pour asseoir son autorité. La Constitution de la République de Madagascar étant sans équivoque à ce sujet : le Premier ministre, un mois après sa nomination, doit présenter devant les députés son programme de mise en œuvre de la politique générale de l’Etat. Au dernier moment, pourtant, le président en titre de l’Assemblée Nationale, Ange Andrianarisoa, un député proche du président de la République sortant, Didier Ratsiraka, a interdit l’accès à la Chambre basse. La mesure visait à annuler la session extraordinaire de l’Assemblée, une session initiée par les députés proches de Marc Ravalomanana. Ces derniers voulant dérouler le tapis rouge au gouvernement de Jacques Sylla pour lui faciliter la poursuite de la conquête du pouvoir. Si la session a pu finalement avoir lieu, en présence d’une cinquantaine de députés (sur 150), c’est grâce sans doute aux actions du comité de vigilance citoyenne, comité mis en place au niveau des quartiers pour veiller à la sécurité publique.

Barrages renforcés

Dès lundi, de nombreux barrages ont été érigés sur les axes routiers qui mènent vers le palais de l’Assemblée Nationale afin de parer à d’éventuels mouvements de troupes. Le camp de Didier Ratsiraka, selon des sources proches de Ravalomanana, était en effet sur le point d’interdire, en y déployant des éléments des forces de l’ordre, l’accès à l’Assemblée nationale. Le président Ange Andrianarisoa lui-même a sorti in extremis un arrêté qui décide la fermeture de la Chambre basse du 22 mars au 2 avril. Ce qui n’a pas empêché la tenue de la session extraordinaire. Le vice-président de l’Assemblée Nationale, Paraina Auguste, tenant la fonction de président par intérim. Dans la nuit de lundi, le gouverneur militaire d’Antananarivo, gouverneur nommé par le président sortant Didier Ratsiraka, a annoncé dans un communiqué que « des armes redoutables seraient cachées au sein du palais de l’Assemblée et qu’un danger menace tous ceux qui s’y trouveraient ». Sans plus de précision.

Il s’agissait d’une fausse alerte à la bombe. Les députés proches de Didier Ratsiraka ont, en tout cas, boycotté la session extraordinaire de l’Assemblée. La présentation du programme du gouvernement fut précédée par la lecture d’un message du président Marc Ravalomanana. Un message qui rappelle ses priorités : la bonne gouvernance, la transparence et la vérité. On apprend, par ailleurs, que le camp de Didier Ratsiraka n’aurait pas abandonné l’idée de perturber la bonne tenue de la session. Une session extraordinaire jugée « illégale ».