samedi , 26 avril 2025
enfrit
L’enquête des ménages sur la situation de la pauvreté à Madagascar n’a pas révélé de miracle. Le nombre de malgaches pauvres a augmenté de 8% entre 2005 et 2010. L’impact socio-économique de la crise politique qui s’enlise depuis 2009 se précise.

La transition de crise appauvrit encore plus les malgaches

Madagascar est un pays pauvre et il l’est de plus en plus. A preuve le taux de pauvreté a atteint les 76,5% en 2010. La référence mondiale pour déterminer la pauvreté est le fait que l’individu vit avec moins d’un dollar par jour, soit environ 750 000 ariary par an. Le taux de change ne profite vraiment pas aux pauvres malgaches puisqu’ils disposent moins de 468 000 ariary par an pour vivre, soit 230 dollars.

Chez les pauvres, 60% du budget familial sont accaparés par l’alimentation. Ce qui explique  le fait que les habitations sont insalubres, que les enfants sont déscolarisés, que les soins sont inaccessibles… L’accès à l’eau potable est un autre indicateur de la pauvreté. Dans la capitale Antananarivo, 40% des habitants sont concernés. Les nouvelles régions pauvres sont l’Anosy et la SAVA.

Avec autant de pauvres dans le pays, difficile pour la classe moyenne de se faire une place. 10% des malgaches sont à l’abri des besoins. Ce sont des consommateurs qui consomment 5 fois plus que les autres. Le pouvoir d’achat  reste très bas dans l’ensemble. Le salaire minimum vaut 30 litres d’essence, même pas le tiers d’un forfait Internet illimité, ne suffit pas à acheter une paire de chaussures de marque

Et pourtant, le malgache est travailleur. A preuve, le taux de chômage est à 4%. Il est en hausse avec +1 point sur l’année 2010. Ce chiffre est relatif car plus de 50% des travailleurs n’ont pas un salaire fixe. La débrouille permet de gagner un petit revenus, pas assez pour nourrir la famille mais suffisant pour être considéré comme travailleur. Aux heures de bureaux, les rues dans les quartiers sont bondées de gens qui, mine de rien, cherchent à gagner de l’argent, chacun à sa manière.

Le problème de Madagascar n’est donc pas le chômage mais l’emploi. Soit, l’individu est confronté au sous-emploi et ne gagne pas assez. Soit, il est en suremploi, travaillant  trois fois que la normale pour essayer d’avoir un revenu suffisant. Les jeunes diplômés sont obligés de faire des petits boulots qui font l’objet d’un vrai contrat de travail à durée indéterminée. Encore plus préoccupant, 30% des enfants de moins de 15 ans travaillent.  

Comme solution, la HAT joue sur l’effet d’annonce de grands projets et intervient pour faire baisser les prix des PPN, sans grande réussite. L’autorité de fait prend des mesures populaires mais finalement, il y a très peu de bénéficiaires. Elle tente de faire baisser coûte que coûte les prix du riz. L’Etat va importer une quantité conséquente afin de réguler l’approvisionnement.  L’importation est aussi envisagée pour relancer la filière sucre.  La hausse de 10% des salaires des fonctionnaires n’a pas encore d’effet.