mardi , 19 mars 2024
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Lutter contre la surexploitation des ressources maritimes

Lutter contre la surexploitation des ressources maritimes

Les sensibilisations afin d’éviter une surexploitation des ressources maritimes se poursuivent à Madagascar et s’effectuent à différents niveaux. Les pêcheurs traditionnels ont été récemment la principale cible d’un atelier régional dans la ville de Toliara, sous l’égide de l’ONG Mihari, œuvrant dans le domaine de conservation marine, sous le thème « Gérons ensemble cette mer source de vie ».

Les actions de sensibilisation à l’endroit des pêcheurs traditionnels sont incontournables selon les membres de l’ONG, même si, en grande partie, la surexploitation des ressources maritimes autour de la Grande île concerne aussi en grande partie les acteurs de la pêche industrielle, nationaux et surtout étrangers. La population de Toliara et ses environs, notamment celle issue de l’ethnie Vezo, est, en effet, réputée pour ses talents de pêcheurs, avec les petits bateaux à voile ou à rame qui foisonnent dans la région. Il est donc impossible de les ignorer pour ce genre d’initiative.

Les villages de pêcheurs sont nombreux dans cette partie du Sud-Ouest de Madagascar. Il fallait ainsi continuer à sensibiliser les pêcheurs traditionnels. Les leaders de l’ONG Mihari ont parlé au cours de l’atelier de la nécessité du « renforcement de capacité des pêcheurs traditionnels en matière de conservation des ressources maritimes ». Cette approche ne devrait toutefois pas avoir un impact négatif sur les revenus des ménages de pêcheurs et leur alimentation, en sachant qu’une partie des produits de pêche est destinée à l’autoconsommation.

Une cinquantaine de représentants des pêcheurs traditionnels ont ainsi participé à l’atelier aux côtés de quelques pêcheurs industriels et d’acteurs issus de la protection de l’environnement. L’attribution de zone spécifique pour la pêche traditionnelle a été évoquée, car, en mer, les réalités sont bien différentes de ce qui est préconisé dans les textes législatifs. La surexploitation des ressources marines par les bateaux de pêche industrielle a été par ailleurs montrée du doigt.

La véritable quantité de poissons pêchés dans les eaux territoriales malgaches serait ainsi le double de ce qui est annoncé dans les chiffres officiels. Et c’est en grande partie du fait de la pêche industrielle. Il y a quelques années, l’organisation britannique de protection des mers et océans, Blue Ventures, et quelques chercheurs de l’Université de Colombie britannique ont déjà publié une étude selon laquelle, de 1950 à 2008, plus de 4 millions de tonnes de poissons auraient été pêchés dans les eaux marines de la Grande Ile alors que les statistiques se basent sur environ la moitié de ce chiffre.