La perspective d’une arrivée massive de touristes étrangers à l’horizon 2004 apporte du baume au c½ur des producteurs de foie gras. Les différents acteurs et les principaux acheteurs au sein de la filière palmipède gras se donnent rendez-vous à cet effet, dans la capitale, les 14 et 15 novembre, à l’occasion d’un forum national, en vue d’une certaine coordination des activités. Ce forum, qui prévoit de nombreuses rencontres et d’importants débats d’idée sur la filière, se tient au Centre d’information technique et économique d’Antananarivo (CITE). Au programme : vente exposition de produits de canards gras et table ronde entre producteurs et acheteurs.
Comme les autres filières en effet, celle des palmipèdes, et plus particulièrement la production et la commercialisation de foie gras, a incontestablement souffert de la crise de 2002. Les difficultés rencontrées par les producteurs sont essentiellement inhérentes à l’inexistence de touristes, principaux consommateurs de foie gras dans la Grande Ile. D’autant que, depuis le début des années 90, les produits carnés de Madagascar, pour des raisons sanitaires, sont frappés d’embargo à l’exportation vers les pays de la communauté européenne.
Aussi les produits de la filière palmipède sont-ils exclusivement commercialisés localement. Ce qui, cependant, n’en exige pas moins une certaine restructuration. Les activités de la filière procurant de revenus substantiels à des familles rurales localisées principalement, d’après une étude réalisée en collaboration avec le CITE, dans les hautes terres malgaches. A savoir les régions d’Antananarivo et Fianarantsoa. Ces derniers temps, 400 familles ont été recensées.
En tout, l’on compte quelque 270 gaveurs, pour la sous-filière canard mulard, dans la localité de Behenjy au sud d’Antananarivo. Les principaux facteurs de blocage du développement de la filière, à leur niveau, seraient relatifs à l’approvisionnement et à l’achat de maïs. L’approvisionnement devenant de plus en plus irrégulier. La production de foie gras, à Madagascar, est malgré tout estimé à environ 2 tonnes par an. Cette production, en effet, au titre de l’année 2003, d’après une estimation des spécialistes, devrait se chiffrer à 2,170 tonnes. Une production qui, au cours de l’année 2004, devrait être doublée. Les producteurs malgaches, de décembre à janvier, n’arrivant pas, d’une manière générale, à satisfaire la demande des principaux acheteurs. Le prix affiché dans les magasins fait toutefois que le foie gras reste, pour la majorité des consommateurs malgaches, un vrai produit de luxe.
En outre, depuis quelques années, deux entités différentes, le programme SAHA et la Maison de petit élevage (MPE), ont appuyé les producteurs et gaveurs, dans le cadre de la mise en ½uvre d’une démarche focalisée sur la qualité des produits. Laquelle se traduit, notamment, par une meilleure vulgarisation des vaccins, la gestion d’un abattoir moderne et la formation technique des acteurs de cette filière appelée sans cesse à se moderniser pour faire face au défi du marché.