Face au grand danger d’inondation dans la région Analamanga, les autorités constatent les dégâts, mais n’arrivent pas à proposer des solutions ni à organiser les secours. Près de 30 000 sinistrés et plus de 4 000 rizières inondées, le bilan est étonnamment lourd en période hors cyclone. La saison de pluie est à la hauteur de sa dénomination.
« Puisque la situation de danger est déclarée à Antananarivo, nous sommes en train d’opérer le déplacement de populations. Dans l’urgence, on demande à toutes les écoles, églises, bâtiments publics, gymnase couvert et toutes personnes de bonne volonté de faciliter la réception des sans-abris ». La déclaration du Bureau national de gestion des risques et catastrophes illustre l’impuissance du gouvernement à faire face à la situation. Le BNGRC annonce le danger déclaré d’inondation dans les zones de plaine de l’agglomération d’Antananarivo traversées par les rivières Ikopa, Sisaony et Mamba suite à la montée des eaux.
La cote d’alerte est dépassée à Bevomanga où le débit impressionnant de la rivière Ikopa inquiète. La Sisaony est moins impressionnante, mais elle a déjà réussi à briser quelques digues. Les communes Antananarivo Renivohitra, Masindray, Ambohimanambola, Alasora, Ankaraobato, Tanjombato, Soavina, Anosizato-Andrefana, Andranonahoatra, Bemasoandro, Ambohidrapeto, Ankadimanga, Ampitatafika, Fenoarivo, Itaosy, Ambohitrimanjaka, Antehiroka, Talatamaty, Sabotsy Namehana et Ankadikely Ilafy sont donc en alerte maximum et doivent se préparer à des déplacements de population. Dans la région Analamanga, on dénombre 27 000 sinistrés, dont 21 000 personnes déplacées.
5 milliards d’ariary pour secourir les sinistrés dans tout le pays
Entre désespoir et mécontentement, les habitants d’Ambodivona Ambodirano ont manifesté leur colère dans la rue, là où leurs pieds pouvaient retrouver la terre ferme. Une descente sur terrain de la ministre de la Population n’a pas permis de calmer le désarroi. Le président Rajaonarimampianina a fini par faire une apparition publique auprès des victimes, mais il sera difficile pour le régime de récupérer de l’eau versée sur la terre. « Nous allons faire le nécessaire pour permettre l’évacuation des eaux et rétablir les voies de communication », a-t-il déclaré, précisant que la priorité est d’évacuer les habitants prisonniers des eaux afin d’épargner des vies humaines.
Le président a fait un survol en hélicoptère pour voir l’ampleur de la situation. « C’est grave, il faut intervenir d’urgence et soyons solidaires », a-t-il constaté. Il décide d’allouer sans attendre Ar 5 milliards au BNGRC pour faire face aux besoins de secours et de prise en charge des sinistrés dans tout Madagascar. Une somme plus que dérisoire. Il faudra une nouvelle fois espérer l’aide des pays partenaires et bailleurs de fonds pour que les sinistrés sortent leur tête de l’eau. Quelques crachins peuvent désormais causer une inondation, comme dit le proverbe.