vendredi , 26 avril 2024
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Le bâtonnier Hery Rakotomanana s’est montré très critique sur la procédure d’enquête sur Me Noro Rabemananjara. L’avocate de l’homme politique incarcéré, Manandafy Rakotonirina, a fait l’objet d’une perquisition puis mise sous mandat de dépôt.

Arrestation de l’avocate de Manandafy, l’ordre des avocats indigné !

L’affaire Noro Rabemananjara ne fait que renforcer l’impression que les procès politiques poussent les autorités à violer l’Etat de droit. Le bâtonnier Hery Rakotomanana s’est indigné de la continuation des mauvaises manières qui plus est sur l’une de ses consœurs.

L’avocate de Manandafy Rakotonirina suit son client à la case prison. Le premier ministre « légaliste » désigné par le président élu Marc Ravalomanana a été incarcéré après avoir été appréhendé manu militari par l’escadron du « commandant Charles » de la commission d’enquête au service de l’autorité de transition. Me Noro Rabemananjara fait l’objet de cinq accusations qui tournent autour de l’atteinte à la sûreté de l’Etat.

En clair, le défenseur de l’accusé devient un complice. La violation des droits à la défense critiquée par le président de l’ordre des avocats concerne la procédure de perquisition de l’étude de Me Rabemananjara. Les enquêteurs ont procédé se contentant du consentement de l’accusée qui est l’avocate de quelqu’un d’autre mais pas d’elle-même. Ils ont trouvé comme prétexte le fait que le bâtonnier n’a pu être joint par téléphone.

Me Hery Rakotomanana désapprouve énergiquement. « Il fallait adresser à l’ordre des avocats une lettre en bonne et due forme », tance-t-il. Le bâtonnier de rappeler que pour faire une perquisition dans un bureau d’un membre des barreaux, il n’est pas le seul à consulter. Il faut aussi un ordre de poursuite émanant du procureur général et l’avis du premier président de la cour d’appel. Il dénonce le fait accompli des enquêteurs. « L’ordre de poursuite m’est parvenu tardivement », révèle-t-il.

L’exercice du métier d’avocat devient de plus en plus compliqué en ce contexte de crise politique à tel point que les membres du barreau ont fait un sit-in devant le tribunal d’Anosy. Les hommes en noir ont manifesté pour interpeller le système judiciaire et revendiquer plus de poids à la défense qu’ils estiment muselée. L’ordre a aussi refusé la réintégration de trois avocats radiés du barreau pour non respect de la déontologie.

Le fameux colonel Richard Ravalomanana, chef des enquêteurs dans le cadre des affaires « politiques » actuelles a fait amende honorable en reconnaissant certaines erreurs de procédure, concédant même que cela pourrait révéler d’une insuffisance de compétence juridique. Vu la pression exercée sur les hommes de loi, le doute persiste sur la tenue de procès équitable.