jeudi , 25 avril 2024
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Assurance maladie : le rêve est encore loin
Le Comité pour la mise en oeuvre de la Couverture Sanitaire Universelle piloté par le Docteur Adrien Andriamboavonjy, Coordonateur Général au ministère de la Santé Publique, et du Docteur Sylvie Rajaonarisoa. Ce Comité est composé de consultants, François Boillot, Virgile Pace, Justin Sossou et Evariste Lodi, ainsi que des représentants des réseaux, Claude Meyer, Coordinateur du réseau Proving for Health, et Daniela Rabenirina de l’AFD. (Ph. PRM)

Assurance maladie : le rêve est encore loin

Le Comité pour la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle est mis en place à Madagascar. Il constitue une étape vers l’instauration d’un système de santé où tous les malgaches sont couvert et ont accès au soin. La réalisation d’un tel projet reste un défi pour le gouvernement.

« La couverture sanitaire universelle consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux services préventifs, curatifs, palliatifs, à la réadaptation et la promotion de la santé dont elle a besoin et à ce que ces services soit de qualité suffisante pour être efficaces, sans que leur coût n’entraîne des difficultés financières pour les usagers ». Cette définition est très loin de la réalité dans le pays. Les soins sont très peu accessibles en milieu rural alors que 70% de la population sont des paysans.

Le système de recouvrement des coûts dans les hôpitaux publics est un frein à l’accès aux soins même si le montant payé pour l’achat des médicaments est moins élevé que dans une pharmacie normale. La consultation médicale est dans l’usage des malgaches réservés aux malades. Elle ne permet pas de fournir des services préventifs alors que de nombreuses de dépenses maladies auraient pu être évités s’il y avait détection précoce ou des soins préventifs.

En instaurant la couverture universelle, l’Etat veut un accès équitable aux services de santé pour tous les malgaches. Tous ceux qui ont besoin des services de santé, quels que soient leurs moyens financiers, doivent pouvoir y accéder. Les services de santé doivent être d’une qualité suffisante pour améliorer la santé de ceux qui en bénéficient. Les patients bénéficient de la protection financière. Le coût des soins ne doit pas exposer les usagers à des difficultés financières.

Le Comité pour la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle n’a pas encore proposé de solution pour atteindre ces objectifs. La difficulté économique et la réelle capacité financière de l’Etat sont des indicateurs de faisabilité. Il faudra d’abord que la souscription à une assurance maladie devienne obligatoire pour les salariés du secteur public et du secteur privé. L’employeur doit ainsi prendre en charge une grosse part de la cotisation, 5% du salaire par exemple contre 1% pour l’employé.

« Pour les plus vulnérables, la couverture universelle c’est l’espoir d’être en meilleure santé sans s’appauvrir ». On attend la proposition réelle du chef de l’Etat pour donner une assurance maladie aux 80 % de la population active qui travaille dans l’informel. La prise en charge des plus démunis est un grand défi. Jusqu’ici, ce sont des ONG qui s’occupent de ces cas sociaux dans les hôpitaux. Le financement de la caisse nationale de l’assurance maladie risque d’être déséquilibré. Ce sera comme les impôts, il n’y aura que 10% qui paient pour tout le monde.