Des enlèvements mystérieux

Un membre de la communauté « karàna », d’origine indo-pakistanaise, dénommé Zahid Asgaraly, kidnappé depuis le 19 avril dernier, a été libéré par ses ravisseurs, le 27 avril. La police n’est officiellement pas au courant des circonstances et des conditions de libération de Zahid, riche homme d’affaire de la capitale et citoyen français.

Depuis quelques jours, des gendarmes français ont été ainsi discrètement dépêchés à Madagascar  afin d’appuyer les forces de l’ordre locales dans la traque des ravisseurs de nombreux « karàna », pour la plupart de nationalité française, victimes d’enlèvement au cours des derniers temps.

Les ravisseurs de Zahid Asgaraly ont été vraisemblablement payés. La famille ayant préféré négocier au lieu de recourir au service de la police. Une chaîne de télévision de la capitale parle d’une rançon d’environ 1 milliard Ariary.

Ce n’est pas le premier cas d’enlèvement  concernant la communauté « karàna », dans le pays. Loin de là. Mais jusqu’à présent, personne n’est en mesure d’expliquer les vraies raisons de ces actes. Il faut savoir qu’une frange de cette communauté est extrêmement riche. Les trois hommes d’affaires ayant figuré, par exemple, sur la liste des fortunes malgaches dans le magazine Forbes, en 2015, sont des ressortissants « karàna ». Ils peuvent facilement constituer ainsi de cibles pour les ravisseurs. Certains policiers évoquent, en outre, d’éventuel règlement de compte entre les membres de la communauté eux-mêmes puisqu’ils sont, à bien y voir, d’origine disparate. Notamment, indienne, pakistanaise, souvent hindoue ou musulmane etc. D’autres sources parlent souvent d’une possible implication de membres véreux des forces de sécurité. En tous cas, au cours des deux dernières semaines, deux riches « karàna » ont été victimes d’enlèvement. Ils ont été tous déjà libérés. Mais le mystère n’est pas totalement levé avec leur libération.