jeudi , 18 avril 2024
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Deux dahalo exécutés: Le cycle de la vengeance commence

Deux présumés « dahalo », ces bandits souvent armés qui terrorisent les campagnes malgaches, ont été tués par des militaires dans les environs de la localité d’Ihosy, au centre-Sud de Madagascar. Le corps des deux hommes ont été par la suite brûlés par les militaires. C’est le début du cycle de la vengeance à la suite de la fusillade qui a débouché sur la mort de huit militaires à Ankazoabo, en fin août.

Les catholiques de la région d’Ihosy ont été les premiers à afficher leur écœurement à la suite de l’exécution des deux présumés bandits à Ihosy. Ils dénoncent une exécution « sommaire » et « barbare ». Car les deux hommes ont été fusillés avant d’être brûlés. Dès la mort des huit militaires, dans le cadre d’une opération dénommée « Fahalemana » dans le Sud de Madagascar, les chefs militaires et le chef du gouvernement ont appelé les forces de sécurité à « frapper ». « Les dahalo sont des ennemis de la nation qui doivent être traités comme tels » a affirmé le général Béni Xavier Rasolofonirina, chef de l’état-major général de l’armée.

Cependant, l’ordre émanant des chefs hiérarchiques semblent interprété de manière inquiétante par les hommes sur le terrain. C’est l’esprit de vengeance, sans prise en compte de la Justice, qui prime actuellement. Chaque opération militaire contre les dahalo était suivie systématiquement d’exécution sommaire brutale dans le pays. Ce fut le cas dans les années 80, sous la Deuxième République de Didier Ratsiraka. Ce fut le cas aussi, sous le régime de Transition d’Andry Rajoelina, en 2012, lors de l’opération « Tandroka ». Et c’est de nouveau la situation actuellement. Aucune opération de la sorte n’a toutefois pu juguler le phénomène dahalo dans la partie Sud de la Grande Ile.