vendredi , 19 avril 2024
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L’enquête préliminaire sur l’accident maritime qui a coûté la vie à la ministre de la Population de la HAT, la regrettée Nadine Ramaroson, a permis de constater les circonstances du drame. Des facteurs naturels, humains et matériels ont été relevés. Le ministère des Transports a restreint les horaires d’accès à la passe de Soanierana Ivongo, une zone d’embouchure dans le nord-est de Madagascar.

Drame maritime : les premiers éléments de l’enquête

La famille Ramaroson a déposé cinq plaintes suite à la perte de leur proche, Nadine Ramaroson. L’une d’entre elles est contre l’armateur, l’entreprise de transport qui affrétait le bateau, en l’occurrence une vedette rapide dénommé Black Shark.

Les premiers éléments de l’enquête semblent dessiner une responsabilité de l’armateur puisque l’embarcation en question avait une autorisation officielle d’opérer aux alentours de l’Ile Sainte-Marie. La liaison vers Soanierana Ivongo lui est donc interdite, d’autant que l’on connaît le danger que représente la mer dans cette zone.

Les enquêteurs ont constaté que l’accident a eu lieu suite à un chavirement. Ce dernier a été provoqué par la mer  houleuse. Le drame a été déclenché par le déplacement de charge importante dans le bateau, des passagers passant brusquement d’un côté à un autre pour éviter de se faire mouiller par une grosse vague venue de la gauche.

Ce mouvement qui a déséquilibré l’embarcation qui n’avait plus son centre de gravité. La grande vague qui déferlait par la droite sur la vedette l’a complètement renversée. C’est dans ces circonstances que la ministre Ramaroson et ses collaborateurs sont tombés dans l’eau pour ne pas en sortir vivants.

Le bateau se présentait à l’embouchure, prêt à accoster, à 15 h 15. A cette heure de la journée, la mer est déjà trop agitée et carrément dangereuse. L’enquête a permis de savoir que le bateau a été relativement léger. Le nombre de personnes à bord ne dépassait pas la limite autorisée. Sur les 15 passagers et 2 membres d’équipage, il y aura 10 rescapés.

Les membres de la famille Ramaroson ont laissé entendre que l’hypothèse d’un attentat n’est pas à écarter. Pour le moment, c’est la mer qui a déjà tué à plusieurs reprise à cet endroit est le seul criminel, récidiviste en plus.

Le bateau a en effet explosé, 30 minutes après le chavirement, alors que des riverains ont essayé de le retourner. 6 personnes ont péri et 8 autres blessés gravement. En tout, 12 personnes ont perdu leur vie et 8 autres blessés, dans l’après-midi du dimanche 28 août 2011 à l’embouchure de Soanierana Ivongo.

L’armateur du bateau Black Shark risque d’être épinglé par la justice. Il n’a pas l’autorisation de faire la traversée entre Soanierana Ivongo et l’Ile Sainte Marie. Selon les enquêteurs, les deux moteurs hors-bords qui propulsaient l’embarcation étaient trop puissants, augmentant considérablement le risque de chavirement.

Le ministère des Transports a pris des mesures pour sécuriser le transport maritime reliant la côte nord-est de Madagascar et l’Ile Sainte-Marie. Désormais, il est interdit d’entrer dans la passe de Soanierana Ivongo au-delà de midi. Le matin, la mer y est tout à fait navigable.

Le ministère, via l’agence qui régule le transport maritime et fluvial, veut limiter l’autorisation de faire la traversée à des types de bateaux d’une taille assez importante pour des raisons de sécurité. Les vedettes rapides ne seront plus autorisées à transporter des passagers. Le contrôle des formalités administratives et de la compétence du personnel naviguant sera renforcé.

La thèse de l’attentat a été évoquée à un moment où la douleur était à son apogée et on peut comprendre la famille. Elle s’avère très peu crédible pour être récupérée politiquement. En tout cas, la dépouille de la ministre Nadine Ramaroson a reçu les honneurs de  la Nation. Sa mort ne sera pas vaine car les nouvelles mesures et réglementations devront sécuriser la mortelle passe de Soanierana Ivongo. Plus d’une cinquantaine de personnes y ont perdu la vie ces dernières années suite à un naufrage.