jeudi , 28 mars 2024
enfrit
Pour le Groupement de la parité pour le développement, le combat de la gent féminine dans la future république commence dès aujourd’hui. Le VMLF revendique 30% des postes à pourvoir dans les instances de la transition à mettre en place.

Femmes au pouvoir : ne pas rater le train de la transition

Lors de la première rencontre de Maputo, il n’y a eu aucune femme. A partir de ce constat le Groupement de femmes qui militent pour la parité dans le domaine de la politique monte au créneau. « Nous encourageons le dialogue pour une sortie de crise, nous souhaitons que les 30% des postes décisionnels reviennent aux femmes », revendique Amélie Razafinjato.

Depuis la mise en place de la transition de fait par Andry Rajoelina, les femmes ne sont pas plus en vue dans le milieu de la politique. Seulement trois membres de la HAT et deux ministres avec des portefeuilles habituellement réservés à la gent féminine, à savoir la Justice et la Population, sortent du lot. « La parité doit être considérée comme un principe de la répartition des rôles », affirme Ialfine Papisy.

Pour Mireille Rabenoro, « si les femmes ne sont pas nombreuses dans le régime de transition, la parité ne se fera pas quand la nouvelle république sera instaurée ». Elle révèle que le Groupement VMLF (Vondrona Miralenta ho an’ ny Fampandrosoana) dispense des formations destinées aux femmes intéressées par les élections, en tant que candidates, et du coaching pour la prise de responsabilité.

Les militantes de la parité font mieux que défendre leurs idées. « On propose des listes de femmes dotées de compétences afin qu’elles puissent assumer des postes de responsabilité », explique Mireille Rabenoro. Une liste est proposée à chacune des différentes mouvances politiques auxquelles les intéressées adhèrent. Le VMLF regroupe des femmes de différentes opinions politiques confondues.

Mireille Rabenoro, coordinatrice du VMLF s’inquiète de l’impact économique et social de la crise. « Tout le peuple malgache espère une solution à Maputo », dit-elle. Elle met en garde contre les conséquences et les sanctions imminentes comme la fin de l’éligibilité à l’AGOA. « 80% des employés des entreprises de la zone franche sont des femmes, elles risquent de perdre leur emploi, avec l’impact que cela peut engendrer sur la vie des familles », s’inquiète-t-elle.

Durant la crise politique de 2009, c’est dans le camp de Marc Ravalomanana que l’on a vu des militantes alors que, dans les rangs des TGV, les femmes avaient été sollicitées juste pour grossir l’assistance. A un moment, celles-ci allaient servir de bouclier humain dans la tentative de prise des ministères.

Ihanta Randriamandranto, leader des femmes légalistes jetée en prison pour mettre fin à ses nombreuses manifestations politiques, est le symbole de cette lutte au féminin. Logiquement, elle devrait figurer parmi les personnalités de la mouvance Ravalomanana à intégrer les instances de la nouvelle transition consensuelle et inclusive. Une juste récompense pour le combat des femmes.