mardi , 23 avril 2024
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Depuis un mois, Madagascar vit au rythme des mouvements de contestations engagés par les partisans du candidat Marc Ravalomanana. Sur la place symbolique du 13 mai, le petit commerce fleurit.

Grèves : Une aubaine pour le petit commerce

Sept heures trente du matin. Les premières banderoles font leur apparition autour de la place du 13 mai. Hanta, elle, commence à installer une petite vitrine sur une table et y dispose une assiette de carotte râpée vinaigrette, des sandwichs, une assiette de macédoine et quelques verres pour les boissons glacées. Son fond de commerce.




Le spectacle est le même tout le long de l’avenue de l’Indépendance où se déroule quotidiennement le meeting de Marc Ravalomanana. Et ce ne sont pas les manifestants qui s’en plaignent. Ils ne rentrent que vers 14 heures 30, après que Ravalomanana aura fini son discours.  » Si nous arrivons assez tôt, nous sommes sûrs d’épuiser nos produits « , confie Jean, qui étale à même le sol des chapeaux en carton aux couleurs de Ravalomanana. C’est à partir de 9h30 quand le soleil commence à taper fort qu’il est le plus sollicité. Il a bien choisi le lieu : un peu plus en amont du podium, là où les manifestants, au rythme des musiques diffusées par quelques haut-parleurs, attendent patiemment leur tour de défiler.




La plupart des magasins préfèrent fermer leur porte la matinée, d’autres entrouvrent la leur tout en restant vigilant au cas où les manifs viendraient à dégénérer. Les magasins chinois et indo-pakistanais ont, malgré tout, trouvé la parade à ce ralentissement des activités commerciales. Il s’agit d’écouler les marchandises par le biais de leurs habituels clients. Le canal traditionnel, ce sont les marchands ambulants qui continuent à réaliser de bons  » chiffres d’affaires « . Aujourd’hui, les produits qui marchent sont les casquettes, bien sûrs, mais aussi les sifflets.




Ces derniers, avec leur couleur attrayante (vert, jaune, bleue… fluo), s’arrachent comme des petits pains.  » C’est joli, ça met de l’ambiance et pour 1000 fmg (6 centimes d’Euros), ce n’est pas cher « , avance une lycéenne. D’autres en achètent en guise de souvenir. Ces sifflets tendent ainsi de plus en plus à devenir un des symboles de la place du 13 mai, version 2002. Et une aubaine pour les marchands.