Jeux des Iles : 4ème, c’est vraiment la plus mauvaise place

Après avoir dominé de la tête et des épaules les 7ème Jeux des Iles qu’il a organisés, Madagascar est tombé bien bas aux Seychelles en 2011. Une piètre 4ème place qui est somme toute méritée tant la Grande Ile a régressé alors que les petites Iles ont fait un grand pas en avant, formant de nouveaux champions.  Le bilan est sans appel : en 2007, Madagascar a décroché 100 médailles d’or et devance largement son dauphin sur le podium, La Réunion. En 2011, la délégation blanc-rouge-vert ramène au pays 35 médailles d’or. Elle est classés 4ème devancé de peu par Maurice et écrasé par les surprenant Seychellois (57) et l’ogre réunionnaise (58) qui gagne de justesse la plus haute place du podium.

La déroute des malgaches n’enlève rien à la très bonne préparation des Seychellois qui ont défendu avec cœur et courage leur drapeau. Les médailles d’or en basket-ball homme et en surtout en football ont rendu au peuple seychellois tout le bonheur qu’il mérite. Ils ont gagné leur petite coupe du monde. Au final, le pays hôte, à la surprise quasi-générale est coude à coude avec la Réunion, avec le même nombre de médailles d’or à la veille du dernier jour de compétition. Pendant ce temps, Madagascar ne peut même plus espérer ravir la troisième place à l’Ile Maurice.

Des victoires malgaches, il n’y en a pas beaucoup qui soient mémorables. Le porte-drapeau, le judoka Elie Norbert, a pourtant donné le ton en gagnant la première médaille d’or. Après, Madagascar est réduit à apprécier la performance des adversaires. La natation est en pleine naufrage, c’est la grande désillusion au ping-pong, résultat mitigé en boxe, l’essentiel c’est de participer pour le cyclisme, on ne fait pas le poids en haltérophilie, les volleyeurs était pratiquement hors-service. Malgré ce sombre tableau, la Grande Ile est arrivée à gagner une bonne dizaine de médailles d’or. Dans les sports collectifs, les basketteuses ont sauvé l’honneur du pays.

En athlétisme, la suprématie malgache a été contestée mais nos athlètes avaient cœur à rattraper le retard pris par les autres disciplines. Nos champions ont fait le métier en particulier les illustres trentenaires. Le champion d’Afrique Berlioz Randriamihaja  est venu pour la médaille et non pas pour le chrono aux 100 m haies. Doris Ratsimbazafy, triple médaillée d’or en 2007, a surmonté sa douleur à la main pour lancer le poids plus loin que ses adversaires. On offrirait bien une fleur à la hurdler Roza Rakotozafy qui a survolé les 100 m haies. Après six ans d’arrêt et un enfant, la double championne d’Afrique a rechaussé les pointes et triomphe à 34 ans. L’inusable Clarisse Rasoarizay tient toujours la distance en course de fond. Parmi la jeunesse, Olga Razanamalala qui est pensionnaire d’un centre d’entraînement à Maurice a impressionné.

Madagascar dégagé du podium des Jeux des Iles de l’océan Indien, même les bookmakers n’y auraient pas misé un sous. Dans le pays, la compétition elle-même n’a pas suscité les passions même si la télévision nationale fait des retransmissions en direct via l’ARTOI et propose avec quelques chaînes privés le bilan de la journée. C’est la première fois, que de telles couvertures médiatiques ont été possibles pour les médias malgaches. La polémique sur l’abandon des basketteurs et la déroute des footballeurs a été largement couverte.  C’est tout ce qu’on retiendra de ces 8ème Jeux des Iles.