samedi , 26 avril 2025
enfrit
Depuis un certain temps, en raison de " problèmes internes ", la Banque Bationale de l?Industrie (BNI-CL), filiale du Crédit Lyonnais, refuse les francs suisses en espèce provoquant un léger vent de panique auprès des touristes et entrepreneurs orginiaire de ce pays. Les touristes suisses se retrouvent alors tout naturellement à rechercher les "marchés parallèles" à leurs risques et périls.

La BNI refuse l’argent suisse

Au niveau du marché des devises, le franc suisse s?échange actuellement à environ 7900 FMG, ce qui est relativement cher car accusant une importante hausse depuis l?année 2003 où il se négociait à un peu plus de 4000 FMG. Les problèmes relatifs au franc suisse, ces derniers temps, ont été toutefois occultés par la dépréciation du franc malgache par rapport à l?Euro et au dollars, principales devises d?échanges commerciaux avec l’Europe, les Etats Unis et l?Asie.


Aujourd?hui, suite à des  » problèmes internes « , explique un responsable, la BNI (Banque Nationale de l?Industrie) refuse d?acheter, en espèce, les francs suisses. La BNI serait-elle alors l?unique banque à subir les conséquences de l?exception suisse ? Car la Suisse est le seul pays d?Europe à avoir communiqué officiellement une balance commerciale en faveur de Madagascar. Les exportations malgaches vers la Suisse, au cours des derniers mois, ayant connu une évolution très positive.


La BNI dispose donc actuellement d?un important stock de CHF. En attendant, sans doute, que ces francs suisses soient absorbés par le marché, la BNI refuse d?acheter le CHF mais continue naturellement de vendre le stock disponible. Des clients de la banque ayant des contacts avec la Suisse s?en sont évidemment quelque peu inquiétés et ont alerté les consulats de Madagascar en Suisse.


Le chargé d’affaires Suisse à Madagascar a également été prévenu par ses compatriotes. A un certain moment, il semble même que les banques ont refusé d’échanger des travellers checks. Il y a quelques semaines, le problème se retrouvait dans toutes les banques. Impossible pour un voyageur d’échanger des francs suisses! Un comble pour un pays qui dit manquer de devises.


La situation peut évoluer rapidement et nous reviendrons prochainement sur le sujet. En attendant, le chargé d’affaires suisse conseil d’apporter des Euros lors d’un voyage à Madagascar et de ne pas essayer de changer hors de la capitale.


Si l’on tient vraiment à échanger des francs suisse, il reste le change au noir. Pratique cependant déconseillée: il n’y a aucune garantie sur la qualité et le montant que vous recevrez en retour.


Le « marché parallèle »


Ils préfèrent appeler ce qu?ils font  » marché parallèle « . Le  » marché noir  » faisant donc craindre même ceux qui le pratique au quotidien. Mais c?est, visiblement, un  » métier  » qui fait vivre son homme. Ceux qui avaient l?appréhension d?une pénurie de devises avaient, finalement, tort. Car de devises le marché semble en regorger, à tel point qu?on les retrouve dans les rues.


 » Ici, on n?exige pas de papier d?identité, ni de passeport comme dans les banques  » explique l?un de ces  » bureaux de change  » ambulants, avec des liasses de devises dans les poches. On peut trouver dans cette rue d?Antsahavola, en plein centre ville, toutes les devises cotées en banque : euros, dollars, yens, francs suisses?


Pour peu que les démarcheurs arrivent également à s?en procurer, une pénurie de devises n?est pas à craindre, encore moins dans les rues d?Antananarivo.  » Les gens n?aiment pas tellement aller dans les banques où tout est rationné, chez nous on ne limite point la quantité de devise à échanger du moment que la liquidité permet d?effectuer les échanges  » poursuit notre interlocuteur qui, naturellement, n?est pas très prolixe. Et les démarcheurs se délectent, d?autant que certains importateurs de la classe moyenne rechignent à aller en banque, préférant, semble-t-il, les coins de rues pour se procurer des devises.


Les démarcheurs ambulants de devises, tout comme les banques primaires, se contentent malgré tout d?échanger des devises cotées sur place. Trouver les fameux dinars ou encore les rands sud-africains relèverait d?une gageure. Et pour échanger des devises non cotées, il reste la Banque Centrale de Madagascar.


L?instabilité du franc malgache a poussé des démarcheurs à changer de  » métier « . Mais, de mémoire de tananarivien, ils semblent plus que jamais nombreux aujourd’hui à fréquenter la rue d?Antsahavola et celle de Tsaralalàna, avec des liasses de billets en poche.