jeudi , 28 mars 2024
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Magistrats et greffiers : Difficile consensus avec le ministère de la Justice

Magistrats et greffiers : Difficile consensus avec le ministère de la Justice

Le syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) et le syndicat des greffiers ont lancé une grève illimitée depuis le 27 septembre dans tous les tribunaux du pays. Mais dès la deuxième journée de grève, un huissier et des membres des forces de sécurité se sont rendus au Tribunal d’Antananarivo pour procéder à la réouverture des portes fermées par les syndicalistes.

Les revendications tournent autour de leurs avantages respectifs et concernant la nécessité pour les autorités de garantir l’indépendance de la Justice et le respect des jugements « prononcés au nom du peuple malgache ».

Lors de la première journée de grève, les négociations ont pourtant repris avec les représentants du ministère malgache de la Justice. Mais aucun consensus n’a été trouvé pour le moment. Les syndicats ont ainsi décidé de maintenir le mot d’ordre de grève suivi à plus de 90% par les juges et les greffiers selon leurs leaders.

De leur côté, les représentants du ministère ont réaffirmé qu’au moins 50% des revendications des syndicats ont été satisfaits. « Nous nous attendons à un compromis d’ici peu », affirme le Secrétaire général du ministère.

La grève des magistrats et des greffiers est toutefois vilipendée par les sympathisants de l’équipe au pouvoir de diverses manières. Les médias proches du pouvoir n’ont pas cessé, au cours des derniers jours, de parler de « dessous politiques » en ce qui concerne ce mouvement initié par les magistrats et les greffiers.

« Les magistrats font partie des fonctionnaires les mieux payés à Madagascar, et je ne vois aucune raison à ce qu’il exige l’obtention de logements sociaux, destinés à des pauvres », a rétorqué un chroniqueur sur une station de radio privée appartenant à un conseiller à la présidence de la République.

Depuis l’annonce de la grève illimitée par le syndicat des magistrats et le syndicat des greffiers, les médias proches du parti au pouvoir n’étaient pas tendres à l’égard des syndicalistes. Les critiques ciblent souvent, plus particulièrement, la présidente du SMM Fanirisoa Ernaivo. Cette dernière a fait comprendre, pour sa part, que des actions de sensibilisation se poursuivront auprès des magistrats qui n’ont pas encore suivi le mot d’ordre de grève, tout en insistant qu’il s’agit d’un « droit » si aucun consensus n’est trouvé avec l’Exécutif malgache.